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Tanaisie commune ( Fransızca )

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Tanacetum vulgare

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Type d'inflorescence : corymbe de capitules

La Tanaisie commune (Tanacetum vulgare), souvent appelée Tanaisie tout court, est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae, d'origine eurasiatique, très commune en Europe à l'état sauvage.

En raison d'une teneur élevée en huile essentielle, cette plante est très odorante dès qu'elle est touchée ou froissée. Elle est — à forte dose — toxique et psychoactive.

Cette odeur est connue, au moins depuis le Moyen Âge[1] pour repousser certains insectes et acariens[2]. Une espèce voisine, la Tanaisie annuelle (Tanacetum annuum), plus spécifique des régions méditerranéennes, a été testée comme source de chamazulène (une molécule antioxydante)[3].

Dénominations

Description

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Tanaisie.

C'est une grande plante herbacée, vivace, aromatique, aux tiges érigées atteignant un mètre, aux feuilles finement divisées (pennatilobées), aux segments dentés, aux fleurs jaunes disposées en ombelles. Les fleurs sont constituées de fleurons tous identiques, groupées en capitules en forme de boutons.

Il existe de nombreux chémotypes différents de tanaisie, dénommés selon leur composant dominant, par exemple dits : à camphre, à bornéol, à cinéol, etc. Toutes ces plantes ont une odeur différente.

Cette plante contient des molécules neurotoxiques à forte dose, avec alors des effets psychoactifs, laxatifs (avec maux de ventre).

Caractéristiques

Organes reproducteurs :

Graines :

Habitat et répartition :

  • Habitat type : friches vivaces mésoxérophiles, plutôt médioeuropéennes
  • Aire de répartition d'origine : eurasiatique

Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

État des populations

Si l'espèce a disparu des champs subissant une agriculture intensive ou de zones soumises à l'usage de désherbants[12] ou de pâturages où on a voulu l'éradiquer[13], elle est encore très présente sur les friches, bord de routes et de cours d'eau.

Usage

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Planche botanique.

Biochimie

Depuis 1878, plus de 100 études scientifiques ont porté sur les composants de cette plante[14], identifiant une centaine de composants, dont dans l'huile essentielle de Tanaisie, obtenue par distillation de fleurs et/ou feuilles fraiches[14]. Sa composition et ses teneurs en différents composant peuvent toutefois grandement varier selon les espèces de tanaisies, leurs souches et variétés (une trentaine de chémotypes différents étaient déjà identifiés en 2018 dans le monde) et conditions édaphiques de croissance contient une soixantaine de molécules[3]. Des dizaines de ces molécules sont déjà connues comme biologiquement ou pharmacologiquement actives[14]. C'est par exemple le cas des composés suivants :

Outre le tanacétène (qui la rend amère), elle contient de l’acide malique, de l’acide citrique, de l’acide tartrique, de l’acide oxalique, des flavonoïdes et une essence riche en thuyone.

Sa teneur en huile essentielle et les composants de cette huile (trans-thuyone, camphre, trans-chrysanthényle acétate…) varient fortement selon les souches utilisées[15], mais aussi selon leur stade ontogénétique (stade de croissance) de la plante en fonction du composant prédominant au stade de croissance de la plante. Ces variations doivent être prises en compte en cas de production d'huile essentielle, huile qui intéresse l'Industrie pharmaceutique[15]. Une étude[15] (2015) s'est intéressée aux variations de production d'huile essentielle à cinq stades ontogénétiques différents (rosette, initiation de la tige, bourgeonnement floral, pleine floraison et début de nouaison, avec des teneurs en huile respectivement évaluées à 0,52 ± 0,05 % ; 0,55 ± 0,02 % ; 0,53 ± 0,02 % ; 0,91 ± 0,01 % et 0,73 ± 0,05 %. La quantité la plus élevée d'huile essentielle produite par la tanaisie testée (% poids/poids) correspond au stade de pleine floraison ; sinon, la teneur en huile essentielle est assez similaire aux stades jeune (rosette), de la croissance de la tige et du bourgeonnement floral[15]. Le taux de trans-thuyone est plus élevé (44 % de l'huile essentielle) aux stades de la rosette et de début de nouaison, alors que le taux de camphre est le plus élevé (31,04 %) lors du bourgeonnement floral[15]. Quant au taux d'acétate de trans-chrysanthényle, il connait deux pics : lors de l'initiation de la tige et en pleine floraison[15].

Usages médicinaux

Comme la grande et la petite Absinthes ou l'Armoise, c'est une tonique amère (son principe amer est le tanacétène).[réf. nécessaire]

Ses sommités fleuries ont été utilisées comme vermifuge mais par prudence, cet usage n'est plus recommandé car l'un des constituants de leur huile essentielle à odeur camphrée, la bêta-thuyone (l'un des deux isomères de la Thuyone), est toxique (abortive et neurotoxique épileptisante et convulsivante, et provocant des sensations de désinhibition avec à doses très élevées d'éventuelles hallucinations)[16].[source détournée]

On utilise donc plutôt des feuilles, préparées en infusion, à relativement faible doses[17] étaient réputées avoir des propriétés toniques, antispasmodiques et fébrifuges.[source insuffisante]

Durant la deuxième moitié du XXe siècle, une décoction de cette plante (dite Tansy Oil) était utilisée par les femmes (notamment au Royaume-Uni) pour provoquer l'arrivée des règles, généralement pour interrompre une grossesse.[réf. nécessaire]

Bioinsecticide

Cette plante (botaniquement proche des pyrèthres, est également insectifuge, éloignant par son odeur les fourmis, les mites, les puces, les punaises, les otiorhynques, le doryphore prédateur de la pomme de terre[18], la Tordeuse à bandes obliques, papillon nord-américain dont la chenille fait parfois des ravages sur les rosiers et de nombreux arbres fruitiers de la famille des Rosaceae (tels que pommiers, poiriers, pêchers)[19], la pyrale Acrobasis advenella[20], le coléoptère Aethina tumida[21], le Bombyx disparate (Lymantria dispar, devenu localement envahissant et considéré comme un ravageur problématique dans certains forêts feuillues de l'hémisphère nord, chênaies notamment) , etc. On l'emploie alors mise en sachets de feuilles et d'inflorescences séchées. La plante fraiche peut aussi être utilisée directement, par exemple comme répulsif contre les tiques, on peut se frotter les poignets, la nuque, les chevilles avec une feuille, dont l'odeur repousse tiques et moustiques[22]. Des extraits aqueux et divers composants de l'huile essentielle se sont montrés actifs contre divers insectes[14].

En arboriculture une pulvérisérisation d'infusion de fleurs peut être utilisée contre les pucerons et les fourmis qui les protègent[23].

En viticulture, cette plante affecte négativement la reproduction de l'Eudémis de la vigne (Lobesia botrana), un lépidoptère ravageur de la vigne[24].

Usages alimentaires

Cette plante est citée dans le capitulaire De Villis datant du début du IXe siècle, parmi les plantes potagères et aromatiques recommandées.

En raison de son parfum camphré puissant et de son goût amer, elle était utilisée à petite dose comme épice. Une recette du Liber cure cocorum en propose quelques feuilles hachées pour aromatiser l’omelette[25]. Son infusion aromatisait des sirops, liqueurs, limonades et vins. Ses feuilles (fraîches ou séchées) aromatisaient pâtisseries (pudding de Pâques en Angleterre) et accompagnaient les viandes[26].

En apiculture

La plante séchée est utilisée par certains apiculteurs comme combustible pour l'enfumoir[27]. Elle aurait l'avantage d'avoir un effet calmant sur les abeilles et l'odeur de la fumée produite serait sans incidence sur le goût du miel (contrairement à l'usage du carton par exemple).

Plante ornementale

C'est aussi une plante ornementale des jardins privés ou publics, notamment la variété crispum aux feuilles frisées et très découpées. Quand le milieu lui convient bien peut être localement envahissante[28].

Mise en culture

Au début des années 2000, pour répondre aux besoins de la chimie verte et des industries pharmaceutique et des biopesticides, des tests de culture avec différents régimes de récolte ont concerné plusieurs génotypes de tanaisie collectés au Canada (Richters et Goldsticks) et en Norvège (Steinvikholmen, Alvdal et Brumunddal), en recherchant à la fois une production élevée de biomasse et un bon rendement en huile essentielle de qualité[29].
D'importantes variations de rendements en huile essentielle ont été constatés (42,1 à 44,5 L/ha pour les génotypes canadiens contre 'seulement' 21,0 à 38,4 L/ha pour les génotypes norvégiens testés. Les premières expériences laissent penser que « les génotypes de tanaisie pourraient être regroupés dans les chémotypes suivants : cinéole−acétate de bornyle/bornéol−α-terpinéol) et le chémotype distinct Richters, avec des concentrations moyennes d'acétate de (E)-chrysanthényle> 40 % dans l'HE des feuilles et des fleurs »[29].

Synonymes

  • Chrysanthemum vulgare (L.) Bernh.
  • Tanacetum boreale Fisch. ex DC.

Notes et références

  1. (en) Larry W. Mitich, « Tansy », Weed Technology, vol. 6, no 1,‎ mars 1992, p. 242–244 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  2. (en) Jelica Lazarević, Igor Kostić, Slobodan Milanović et Darka Šešlija Jovanović, « Repellent activity of Tanacetum parthenium (L.) and Tanacetum vulgare (L.) essential oils against Leptinotarsa decemlineata (Say) », Bulletin of Entomological Research, vol. 111, no 2,‎ avril 2021, p. 190–199 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  3. a b et c (en) Bruce W. Baldwin et Thomas S. Kuntzleman, « Liquid CO 2 in Centrifuge Tubes: Separation of Chamazulene from Blue Tansy ( Tanacetum annuum ) Oil via Extraction and Thin-Layer Chromatography », Journal of Chemical Education, vol. 95, no 4,‎ 10 avril 2018, p. 620–624 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  4. Noms en français de « Tanaisie », sur Nomen.at, Dictionary of Common (Vernacular) Names (consulté le 8 août 2021).
  5. a b c d e f g et h Tela Botanica, , licence CC BY-SA 4.0 , consulté le 17 novembre 2016
  6. a b c d e f g h et i Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad. [12/05/2015].
  7. a et b Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  8. a b c et d Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  9. a et b Nom en français d'après la fiche de cette espèce dans Brouillet et al. 2010+. VASCAN (Base de données des plantes vasculaires du Canada) de Canadensys.
  10. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 17 novembre 2016
  11. a b et c Tela Botanica (Antilles), consulté le 17 novembre 2016
  12. Ferrell, M. A., & Whitson, T. D. (1987). Evaluation of herbicide treatments on common tansy (Tanacetum vulgare L.). Research progress report-Western Society of Weed Science (USA)
  13. Miller, T. W., and Callihan, R. H. (1991). Control of common tansy in pasture. West. Soc. Weed Sci. Res. Prog. Rep., p. 47
  14. a b c d e f g h et i W. R. Schearer, « Components of Oil of Tansy (Tanacetum vulgare) That Repel Colorado Potato Beetles (Leptinotarsa decemlineata) », Journal of Natural Products, vol. 47, no 6,‎ novembre 1984, p. 964–969 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  15. a b c d e et f (en) Tahereh Goudarzi, Mohammad Jamal Saharkhiz et Vahid Rowshan, « Ontogenetic variation of essential oil content and constituents in tansy (Tanacetum vulgare L.) », Journal of Applied Research on Medicinal and Aromatic Plants, vol. 2, no 2,‎ juin 2015, p. 48–53 (DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  16. Annales Médico-psychologiques sur la “Toxicité neuropsychiatrique de l'absinthe. Historique, données actuelles”, revue psychiatrique, 163 (6), p. 497-501, 2005
  17. 5 g pour une tasse ; 2 ou 3 tasses dans la journée avant les repas selon Jean Palaiseul in Nos grand-mères savaient…, Ed. Robert Laffont.
  18. W. R. Schearer, « Components of Oil of Tansy (Tanacetum vulgare) That Repel Colorado Potato Beetles (Leptinotarsa decemlineata) », Journal of Natural Products, vol. 47, no 6,‎ novembre 1984, p. 964–969 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  19. (en) Nancy Larocque, C. Vincent, A. Bélanger et J.-P. Bourassa, « Effects of Tansy Essential Oil from Tanacetum vulgare on Biology of Oblique-Banded Leafroller, Choristoneura rosaceana », Journal of Chemical Ecology, vol. 25, no 6,‎ 1er juin 1999, p. 1319–1330 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  20. (en) Klaudia Magierowicz, Edyta Górska-Drabik et Cezary Sempruch, « The effect of Tanacetum vulgare essential oil and its main components on some ecological and physiological parameters of Acrobasis advenella (Zinck.) (Lepidoptera: Pyralidae) », Pesticide Biochemistry and Physiology, vol. 162,‎ janvier 2020, p. 105–112 (DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  21. (en) Ednah Komen, Lucy K. Murungi et Janet Irungu, « Behavioral response of the small hive beetle, Aethina tumida (Coleoptera: Nitidulidae) to volatiles of Apicure®, a plant-based extract », AAS Open Research, vol. 2,‎ 25 février 2019, p. 9 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  22. Magazine de la santé France 5.
  23. Petiot, Eric., Les soins naturels aux arbres, Aspet, Éd. de Terran, dl 2008, 184 p. (ISBN 978-2-913288-82-9 et 2913288820, OCLC , lire en ligne)
  24. (en) Bruno Gabel et Denis Thiéry, « Non-host plant odor (Tanacetum vulgare; Asteracea) affects the reproductive behavior ofLobesia botrana Den. et Schiff (Lepidoptera: Tortricidae) », Journal of Insect Behavior, vol. 7, no 2,‎ mars 1994, p. 149–157 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)
  25. Nicole Hanot et Charles Ménage, Nos recettes anciennes et belges, Bibliothèque de la Gourmandise, Hermalle-sous-Huy, 2002, D/2002/8066/1 (CD-rom).
  26. (en) Jane Colin, Herbs and spices, for health and beauty, Arlington Books, 1962, p. 86.
  27. plantes-aromatiques.be Tanaisies - Intérêt apicole.
  28. Lieutaghi, Pierre, 1939-…, Jardin des savoirs, jardin d'histoire : suivi d'un Glossaire des plantes médiévales, Mane, Les Alpes de lumière, 1992, 148 p. (ISBN 2-906162-18-3 et 9782906162181, OCLC , lire en ligne)
  29. a et b (en) Steinar Dragland, Jens Rohloff, Ruth Mordal et Tor-Henning Iversen, « Harvest Regimen Optimization and Essential Oil Production in Five Tansy ( Tanacetum vulgare L.) Genotypes under a Northern Climate », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 53, no 12,‎ juin 2005, p. 4946–4953 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 4 août 2021)

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La Tanaisie commune (Tanacetum vulgare), souvent appelée Tanaisie tout court, est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae, d'origine eurasiatique, très commune en Europe à l'état sauvage.

En raison d'une teneur élevée en huile essentielle, cette plante est très odorante dès qu'elle est touchée ou froissée. Elle est — à forte dose — toxique et psychoactive.

Cette odeur est connue, au moins depuis le Moyen Âge pour repousser certains insectes et acariens. Une espèce voisine, la Tanaisie annuelle (Tanacetum annuum), plus spécifique des régions méditerranéennes, a été testée comme source de chamazulène (une molécule antioxydante).

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