L’Hellébore noir, Ellébore noir ou Rose de Noël (Helleborus niger) est une plante acaulescente de la famille des Ranunculaceae. Elle est vivace, rhizomateuse, à longue floraison hivernale, d'où son nom de rose de Noël.
On l'appelle également herbe aux fous, pied de griffon, pied de lion, patte d’ours, rose de serpent ou pain de couleuvre. C'est la seule espèce de la section Helleborus.
Le terme de latin scientifique Helleborus niger a été créé par Carl Linné en 1753 dans Species plantarum[1]. Le nom de genre Helleborus, désigne en latin et en grec (ελλεβορος) une plante actuellement nommée Helleborus cyclophyllus, qui était employée comme remède contre la folie[2]. L'épithète spécifique niger est un mot latin signifiant « noir».
En français, le terme hellebore (orthographié aussi ellébore) est un nom masculin, comme en grec.
L’ellébore (ελλεβορος, elleboros) est la plante la plus citée dans le Corpus hippocratique. Cette matière médicale pouvait désigner l’ellébore blanc (Veratrum album) ou l’ellébore noir (ελλέβορος μέλας, elleboros melas). Pendant longtemps l’ellébore noir fut identifié en Europe occidentale à une espèce d’ellébore originaire de la région alpine et nommée par Linné Helleborus niger, la rose de Noël. À la suite du voyage de Tournefort au Levant, il fut identifié comme Helleborus orientalis, une plante de la Grande Grèce. Maintenant, on le considère comme l’Helleborus cyclophyllus (Jacques André[2]).
Jadis l’Helleborus niger était considérée comme une plante magique associée à la magie noire.
Selon la légende, lorsque le bétail paraissait empoisonné, il fallait lui percer l'oreille et y glisser un fragment de racine de rose de Noël et l'animal était rétabli en 24 heures[3].
C'est une plante vivace très rustique, originaire d'Europe centrale. Elle pousse naturellement dans les sous-bois, les broussailles et les prairies de montagne[6]. La plante se développe en touffe compacte, atteignant environ 30 à 45 cm de haut[4]. Elle résiste au gel de l'ordre de -25 °C et peut fleurir sous la neige[7],[4].
Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
La sous-espèce macranthus, qu’on rencontre dans les Alpes juliennes (nord-est de l’Italie et région frontalière de la Slovénie), a des feuilles faiblement dentées, parfois légèrement bleutées, et de plus grandes fleurs (diamètre floral atteignant 9 cm).
Les roses de Noël se plantent de septembre à mai, hors des périodes de fortes gelées. Dans les régions humides en hiver, ou en terre lourde et argileuse, il vaut mieux attendre le printemps pour planter les roses de Noël car leurs racines charnues craignent les excès d'eau en hiver. Les hellébores demandent une situation semi-ombragée, et préfèrent une terre drainée, riche en humus, restant fraîche de préférence. Ils n'aiment pas les terres acides[7] et préfèrent les sols calcaires. Les touffes bien installées résistent bien aux sécheresses estivales[6] et résistent parfaitement au froid.
Helleborus niger, la rose de Noël, fleurit en général de mi janvier à mars, parfois plus tôt. On peut la forcer à fleurir plus tôt, en pot en la maintenant à l’intérieur à température ambiante mais ce traitement peut lui être fatal. Quelques sélections à plus grandes fleurs ont été obtenues. 'Potter's Wheel' a des fleurs mesurant de 10 à 12,5 cm de diamètre. 'Marion' est une sélection à fleurs doubles.
La rose de Noël n’est pas facile à cultiver lorsque les conditions de culture ne sont pas idéales et est plus adaptée au climat semi-continental ou montagnard qu'océanique. Elle pousse lentement. Elle est sensible aux maladies cryptogamiques, qui provoquent des taches noires sur ses feuilles. Lorsque l’infection est sévère, elle peut aboutir à la mort de la plante.
Helleborus ‘Early Purple’, une sélection à floraison précoce de Helleborus orientalis subsp. abchasicus, est de culture plus facile en extérieur que la « vraie » rose de Noël. Lorsque le temps est clément, elle fleurit dès la mi-décembre, donc à la période de Noël.
Comme pour l'hellébore fétide, la présence d'hétérosides cardiotoniques n'est pas prouvée. En revanche cette plante contient des saponines et, surtout, elle est riche en ranunculine libérant, par hydrolyse, une lactone très irritante, la proto-anémonine. Cette espèce est plus riche en ranunculine que l'hellébore fétide, sa toxicité est donc plus grande (surtout le rhizome) ; mais là encore, les intoxications humaines sont exceptionnelles et le plus souvent limitées à des picotements des muqueuses buccales, des vomissements, des diarrhées...
Depuis le Moyen Âge, la fleur est placée dans certaines crèches. Elle symbolise la pureté et rappelle la légende à l'origine du nom de rose de Noël : la nuit de la naissance de Jésus-Christ, Madelon, une bergère gardant ses moutons, voit une caravane de bergers et Rois Mages traverser son champ enneigé pour aller offrir leurs cadeaux au nouveau-né. N'ayant rien à offrir, elle se met à pleurer. Un ange voit ses larmes sur la neige, les effleure et fait éclore son cadeau, une fleur blanche ombrée de rose : la rose de Noël.
Considérée comme un remède universel contre la folie dès l'Antiquité, Pline l'Ancien prétendait qu'elle était utilisée depuis la nuit des temps pour traiter les maladies mentales[5].
Au Moyen Âge, la plante s'appelait aussi aliboron, terme de l'ancien français issu lui-même du grec elleboros, folie. Aliboron a pu être associé au nom de maistre pour désigner le médecin, puis le savant et enfin l'âne ou le « maître Aliboron », personnage ridicule car se mêlant de tout[8].
Dès l'Antiquité, elle est utilisée contre la goutte, certaines paralysies, la démence ou la folie[9],[10]. Mais ces propriétés auraient en fait été confondues avec celles de l'Hellébore blanc, c'est-à-dire le Vératre blanc.
La rose de Noël est en réalité toxique en raison de sa teneur en certains glucosides tels que l'helléborine et l'helléboréine. Toutes les parties de la plante sont toxiques. Il faut la manipuler avec des gants et la tenir éloignée des enfants et des animaux[11].
Outre ces propriétés vermifuges et purgatives, ses feuilles étaient prescrites comme stimulant cardiaque aux personnes âgées. L'issue généralement fatale du traitement, fait qu'aujourd'hui il est considéré comme beaucoup trop toxique pour être utilisé[5]. Les cardiotoniques présents dans la plante ont une action identique à celle de la digitale pourpre[5].
Helleborus niger forme les hybrides stériles suivants avec les espèces caulescentes de la section Chenopus :
Différents plantes sont dénommées roses de Noël, sans point commun botanique :
L’Hellébore noir, Ellébore noir ou Rose de Noël (Helleborus niger) est une plante acaulescente de la famille des Ranunculaceae. Elle est vivace, rhizomateuse, à longue floraison hivernale, d'où son nom de rose de Noël.
On l'appelle également herbe aux fous, pied de griffon, pied de lion, patte d’ours, rose de serpent ou pain de couleuvre. C'est la seule espèce de la section Helleborus.
Oiseaux réfugiés sous une rose de Noël, photographie ancienne d'une aquarelle de Hector Giacomelli (fin du 19e siècle).