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Virus de l'immunodéficience féline ( француски )

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Le virus de l'immunodéficience féline (FIV ou FIV, de l'anglais feline immunodeficiency virus) est un virus qui cause le syndrome d'immunodéficience acquise, une maladie virale grave qui atteint les félins et notamment le chat. Il s'agit d'un lentivirus (sous-groupe des rétrovirus, proche du VIH).

Cette maladie rend le chat vulnérable aux infections est équivalente au sida humain, bien qu'y a aucun risque de transmission du chat à l'humain. La présence du FIV est également observée chez le lynx et le puma.

Il n'existe pas de traitement spécifique, mais l'animal peut cependant vivre plusieurs années avec le virus. La prévention s'opère à travers l'évitement de la contamination et l'évitement des contacts entre chats sains et chats atteints.

Histoire

L'identification du virus responsable du syndrome d'immunodéficience félin est rapportée dans un article scientifique publié en 1987[2].

Épidémiologie

un planisphère montrant par continent le ou les sous-types de FIV présents
Sous-types de virus par zone géographique.

Le FIV est présent sur tous les continents[2]. Il concerne environ 11 % de la population féline domestique à travers le monde, bien que ce pourcentage soit certainement sous-estimé puisqu'entre 10 et 15 % des chats FIV ne sont pas séronégatifs[3]. Les mâles sont davantage concernés que les femelles, car plus susceptibles d'être impliqué dans des bagarres avec morsures[2]. Les individus les plus à risque sont ceux qui vivent dans des zones à haute densité de chats et ceux qui ont la possibilité de se promener librement à l'extérieur[2].

Quatre sous-types (A, B, C et D) de virus ont été identifiés. 80 % des virus isolés appartiennent aux sous-types A et B. Des recombinaisons entre différents sous-types ont également été observés[3].

Caractéristiques du virus

Pathogenèse

Le virus de l'immunodéficience féline s'attaque aux cellules immunitaires que sont les lymphocytes T, les macrophages et les cellules microgliales[3].

Transmission

Le virus se transmet entre chats principalement par les morsures, mais également par les rapports sexuels. Il peut aussi être transmis par la mère à ses petits[3].

Le virus ne survit que quelques heures dans l'environnement[4].

À noter que des chatons infectés par la mère et donc testés positifs, peuvent se révéler être négatifs après quelques mois. Jusqu'à 5 % des chatons porteurs d’anticorps réagissant positivement au test du virus du FIV seront testés négatifs par la suite

Symptômes

La durée d'incubation est de 4 à 6 semaines.

Des symptômes peuvent parfois se manifester durant la première phase qu'est la phase aiguë, qui survient entre un et trois mois après l'infection : l'animal présente alors de la fièvre, de la fatigue, entérite, stomatite, dermatite, conjonctivite, affection respiratoire, et gonflement des ganglions lymphatiques[4],[5]. Cependant, les symptômes restant discrets, cette période n'est pas toujours remarquée par les propriétaires[4]. La seconde période consiste en une phase asymptomatique où le chat ne manifeste aucun signe clinique[5],[6]. Cette période peut durer de quelques mois à plusieurs années, en fonction de l'âge auquel le chat a été infecté, le sous-type de FIV, et l'exposition à d'autres pathogènes[5]. La phase asymptomatique peut également durer jusqu'à la mort de l'animal,Enfin, la troisième et dernière phase consiste en une période symptomatique pendant laquelle le chat est touché par des infections opportunistes, une néoplasie, une dépression médullaire et des troubles neurologiques[5].

Les chats atteints par le FIV sont globalement plus sensibles aux infections dont les effets peuvent durer plus longtemps et être plus sévères[6]. Les chats positifs au FIV ont cinq fois plus de risques de développer un lymphome ou une leucémie ; ils sont d'ailleurs surreprésentés parmi les chats atteints de lymphomes[5]. La moitié des chats déclarent une immunodéficience.

Certaines pathologies sont courantes chez les chats atteints par le virus de l'immunodéficience féline comme par exemple :

Espérance de vie

L'espérance de vie de l'animal ne semble pas significativement modifiée[4].

Dépistage et diagnostic

Les anticorps spécifiques du FIV ne sont détectables qu'à partir d'entre deux et dix mois après la contamination[4].

Le FIV peut être diagnostiqué grâce à des tests rapides, des tests Elisa ou par technique PCR. En pratique, le vétérinaire utilise généralement un test rapide qui se base sur une prise de sang, et la détection d'anticorps anti-GP40 à partir de sang total, de plasma ou de sérum. Le résultat est obtenu en 10 à 15 minutes. Un test salivaire est également possible[7].

Le dépistage du FIV peut être proposé à n'importe quel âge en cas de suspicion, comme dès les premières consultations vaccinales d'un chaton, pour écarter toute transmission par la mère[7]. Il est conseillé de réaliser un test lors de l'acquisition d'un chat, et régulièrement auprès des chats à risque[4]. Tester tous les chats du foyer en cas de test positif est également à privilégier. En cas de test négatif, il est recommandé de réaliser un second test afin de confirmer le premier[4].

Prise en charge

Il n'existe pas de traitement contre le FIV. La principale prise en charge consiste à diminuer les risque de contracter des infections autres qui profiteraient de l'immunodéficience pour se développer[4]. Un suivi régulier du poids et des paramètres sanguin est recommandé, ainsi qu'un traitement précoce des affections pouvant toucher l'individu[4].

Une fois la maladie déclenchée, les soins sont ponctuels et visent les maladies opportunistes au fur et à mesure qu'elles atteignent le chat. Les traitements symptomatiques à la cortisone comportent de nombreux effets secondaires. D'autre part, la cortisone associée à l'interféron réduirait sérieusement l'effet bénéfique de l'interféron, puisque schématiquement, la cortisone est un immunosuppresseur, à l'inverse de l'interféron qui est un "immunobooster". Il existe aussi un traitement thérapeutique à l’interféron oméga félin injectable (Virbagen félin). Ce traitement, en cure de plusieurs injections, est très coûteux (environ 300-400 euros par cure), mais il améliore grandement les conditions de vie de l’animal et allonge sa durée de vie.

Prévention

La prévention passe par la réduction des risques de morsures[4], à travers la limitation des déplacements extérieurs des chats, et l'évitement des contacts entre chats sains et ceux positifs aux FIV[8].

Un vaccin contre le FIV est commercialisé en Australie[9] et un autre en Amérique du Nord, qui a une efficacité partielle et une utilisation controversée. En Europe, il n'y a pas de projet de commercialisation de ce vaccin qui a été développé avec des souches virales présentes essentiellement en Amérique du Nord[10].

Recherches

Le FIV provoque le sida chez les chats de la même manière que le VIH chez les humains : en décimant les lymphocytes T qui luttent contre les infections. Voilà pourquoi, en 2011, une équipe dirigée par Eric Poeschla de la clinique Mayo (Minnesota) a inséré un gène de macaque rhésus - producteur d'une molécule antivirale - dans des ovules de chattes non encore fécondés. Pour suivre le transfert du gène sous un microscope et certaines lumières, les scientifiques ont ajouté une protéine luminescente issue d'une méduse. Résultat à la génération suivante : des chatons qui brillent dans le noir et produisent eux-mêmes la protéine antivirale. Bientôt, l'équipe procédera à des tests pour voir si les chats génétiquement modifiés sont vraiment immunisés contre le FIV. Paula Canon, spécialiste de thérapie génique à l'université de Californie du Sud, explique que ces travaux sont « une étape essentielle » dans les recherches génomiques sur le sida - pour la santé des chats, mais aussi des humains.

FIV chez d'autres félins

Le FIV observé chez les félins non domestiques est génétiquement différent du FIV observé chez les animaux domestiques et la transmission interspécifique est très rare[11]. Le virus a été détecté chez le lynx (Lynx rufus) et chez le puma (Puma concolor) en Californie et en Floride[12].

En Europe, le FIV est signalé pour la première fois en 2016 chez le lynx en Suisse, où un individu capturé dans le canton de Soleure a été reconnu porteur du virus ; au début de 2017, deux individus porteurs également sont capturés dans le canton du Jura, à Saint-Ursanne et à Longeau[13].

Références

  1. ICTV. International Committee on Taxonomy of Viruses. Taxonomy history. Published on the Internet https://talk.ictvonline.org/., consulté le 25 janvier 2021
  2. a b c et d (en) K. Hartmann, « Feline immunodeficiency virus infection: an overview », The Veterinary Journal, vol. 155, no 2,‎ mars 1998, p. 123–137 (PMID , PMCID , DOI , lire en ligne, consulté le 4 mai 2022)
  3. a b c et d Luis Isamu Barros Kanzaki et David J. Looney, « Feline immunodeficiency virus: a concise review », Frontiers in Bioscience: A Journal and Virtual Library, vol. 9,‎ 1er janvier 2004, p. 370–377 (ISSN , PMID , DOI , lire en ligne, consulté le 4 mai 2022)
  4. a b c d e f g h i et j (en) « Feline Immunodeficiency Virus (FIV) », sur Cornell University College of Veterinary Medicine, 10 octobre 2017 (consulté le 6 mai 2022)
  5. a b c d et e (en) Katrin Hartmann, « Clinical aspects of feline immunodeficiency and feline leukemia virus infection », Veterinary Immunology and Immunopathology, vol. 143, nos 3-4,‎ octobre 2011, p. 190–201 (PMID , PMCID , DOI , lire en ligne, consulté le 6 mai 2022)
  6. a et b Corine Boucraut-Baralon, « La vaccination d’un chat infecté par le FIV », Le Point vétérinaire, no 271,‎ 1er décembre 2006 (lire en ligne Inscription nécessaire)
  7. a et b Élodie Goffart, « Les tests de dépistage des rétroviros félines », La Semaine vétérinaire, no 1606,‎ 1er novembre 2014 (lire en ligne Accès limité)
  8. (en) M. Bennett et N.R. Smyth, « Feline immunodeficiency virus: A brief review », British Veterinary Journal, vol. 148, no 5,‎ septembre 1992, p. 399–412 (PMID , PMCID , DOI , lire en ligne, consulté le 6 mai 2022)
  9. (en) Me Westman, R Malik et Jm Norris, « Diagnosing feline immunodeficiency virus (FIV) and feline leukaemia virus (FeLV) infection: an update for clinicians », Australian Veterinary Journal, vol. 97, no 3,‎ mars 2019, p. 47–55 (DOI , lire en ligne, consulté le 5 mai 2022)
  10. Vetérinet, pour tout savoir sur les animaux
  11. Gavier-Widen, Meredith et Duff 2012.
  12. (en) D.M. Lagana, J.S. Lee, J.S. Lewis, S.N. Bevins, S. Carver, L.L. Sweanor, R. McBride, C. McBride, K.R. Crooks, S. VandeWoude, « Characterization of regionally associated feline immunodeficiency virus (FIV) in bobcats (Lynx rufus) », Journal of wildlife diseases, vol. 49, no 3,‎ juillet 2013, p. 718-722 (DOI , lire en ligne).
  13. « Porteurs d'un virus, deux lynx capturés dans le Jura ont été euthanasiés », sur RTS info, 21 mars 2017 (consulté le 21 mars 2017).

Voir aussi

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Virus de l'immunodéficience féline: Brief Summary ( француски )

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Le virus de l'immunodéficience féline (FIV ou FIV, de l'anglais feline immunodeficiency virus) est un virus qui cause le syndrome d'immunodéficience acquise, une maladie virale grave qui atteint les félins et notamment le chat. Il s'agit d'un lentivirus (sous-groupe des rétrovirus, proche du VIH).

Cette maladie rend le chat vulnérable aux infections est équivalente au sida humain, bien qu'y a aucun risque de transmission du chat à l'humain. La présence du FIV est également observée chez le lynx et le puma.

Il n'existe pas de traitement spécifique, mais l'animal peut cependant vivre plusieurs années avec le virus. La prévention s'opère à travers l'évitement de la contamination et l'évitement des contacts entre chats sains et chats atteints.

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