Betacoronavirus (ou β-coronavirus) est l'un des quatre genres connus de coronavirus. Il est classé dans la sous-famille des Orthocoronavirinae, la famille des Coronaviridae et l'ordre des Nidovirales. Il regroupe des virus à ARN simple brin enveloppés, de sens positif, d'origine zoonotique.
Le genre Betacoronavirus est organisé en 5 sous-genres et une quinzaine d'espèces. Dans la littérature plus ancienne, ce genre est également connu sous le nom de « coronavirus du groupe 2 ».
Les espèces de Betacoronavirus de la plus haute importance clinique concernant les humains sont Betacoronavirus 1 (OC43) et Human coronavirus HKU1 dans le sous-genre Embecovirus, SARS-CoV et SARS-CoV-2 dans le sous-genre Sarbecovirus[2] et MERS-CoV dans le sous-genre Merbecovirus[3].
Virologie
Les bétacoronavirus (β-CoV) infectent principalement les chauves-souris[4], créant des lignées dérivées virales distinctes réputées affecter les voies respiratoires et/ou entériques d'autres espèces de mammifères[4], dont l'humain (avec HCoV-HKU1 et HCoV-OC43). Chez les animaux, des β-CoV différents ont à ce jour été trouvés chez des espèces aussi différentes que le chameau ou dromadaire et le lapin[5],[6],[7],[8], et aussi chez le porc (PHEV), le cheval (coronavirus équin, ECoV), et le chien (coronavirus respiratoire canin, CRCoV).
Par ailleurs, plusieurs virus liés au genre Betacoronavirus (virus « de type β-CoV », tous actuellement inclus dans l'espèce unique Betacoronavirus-1), ont été retrouvés dans les voies digestives (entériques) et/ou respiratoires de ruminants domestiques et sauvages : chez des ruminants domestiqués tels qu'ovins et caprins[9],[10], le buffle d'eau (Bubalus bubalis)[11], le lama (Lama glama) et l'alpaga (Vicugna pacos)[12],[13]. Six espèces de cervidés en portent (caribou/renne (Rangifer tarandus caribou), le cerf élaphe/wapiti (Cervus elaphus), le sambar (Cervus unicolor), le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le cerf sika (Cervus nippon yesoensis) et le cerf d'eau (Hydropotes inermis)[14]. La girafe (Giraffa camelopardalis)[15], plusieurs antilopes[16],[17], le bison d'Europe (Bison bonasus), le thar d'Himalaya (Hemitragus jemlahicus)[17], et le dromadaire (Camelus dromedarius)[18].
Chez l'humain, les bétacoronavirus humains sont des agents du rhume commun. Certains bétacoronavirus ont provoqué des épidémies humaines, avec généralement de la fièvre et des symptômes respiratoires. Ils incluent :
- deux souches de SARSr-CoV :
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MERS-CoV, agent du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS, 2012).
Gestion écoépidémiologique du risque
Risque pandémique : depuis le début des années 2000, de nombreux écologues, virologues et vétérinaires ont alerté sur le fait que les conditions d'une pandémie zoonotique grave étaient réunies. Au vu de la liste d'espèces présentée ci-dessus, et sachant que les bétacoronavirus (β-CoV) sont des archétypes de virus franchissant facilement les barrières interspécifiques[4], les chasseurs, éleveurs et profession liées aux abattoirs et marchés humides en première ligne en termes de contact avec un éventuel virus émergeant. Selon ces deux infectiologues, une surveillance génomique « massive » est pour cela nécessaire dans la faune sauvages (et pas que pour les CoV), de même qu'un séquençage massif et partagé des souches de SARS-CoV-2 détectées dans la faune et chez les patients ayant développé une COVID-19, ceci afin de comprendre l'origine de la COVID-19, et éviter d'autres pandémies similaires ou plus graves. Avant cela il est urgent ;
- de fermer tous les marchés humides, et mettre en place une gestion plus respectueuse de l'environnement[4] ;
- comprendre les interactions entre les CoV et leurs hôtes, in vitro (cultures cellulaires, explants ex-vivo des voies respiratoires) et in vivo (étude d'animaux sensibles à l'infection par le SARS-CoV-2)[4] ;
- préparer de nouveaux médicaments anti-coronaviraux sans attendre une prochaine épidémie ou pandémie[4].
L'OMS et l'OIE, sous l'égide de l'ONU recommandent de traiter les pandémies zoonotiques via une approche globale et balistique dite « One Health »[19].
Génome
Les coronavirus ont un génome ARN de grande taille qui varie de 26 à 32 kilobases.
Classification
Le genre Betacoronavirus de la sous-famille des Orthocoronavirinae de la famille des Coronaviridae comprend 5 sous-genres reconnus par l'International Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV)[20],[21] :
β-CoV
[22] Embecovirus Coronavirus humain HKU1 (HCoV HKU1)
Coronavirus murin (MCoV ou MHV)
MrufCoV 2JL14
Betacoronavirus 1 (BCoV, HCoV OC43, etc.)
ChRCoV HKU24
Merbecovirus EriCoV 1[23]
MERSr-CoV
Ty-BatCoV HKU4
Pi-BatCoV HKU5
Nobecovirus Ei-BatCoV C704
RO-BatCoV GCCDC1
RO-BatCoV HKU9
Hibecovirus Hp-betaCoV Zhejiang2013
Sarbecovirus SARSr-CoV JL2012 (chauve-souris)[24]
(…)
SARSr-CoV WIV1 (Rhinolophus sinicus)
SARSr-CoV RsSHC014 (Rhinolophus sinicus)
Civet-SARSr-CoV (civette)
SARS-CoV-1 (humain ; SRAS)
Rc-o319 (Rhinolophus cornutus, Japon)[25]
(…)
Pangolin SARSr-CoV-GX[26]
Pangolin SARSr-CoV-GD[27]
RshSTT182 (Rhinolophus shameli, Cambodge)[28]
RshSTT200 (Rhinolophus shameli, Cambodge)[28]
RacCS203 (Rhinolophus acuminatus, Thaïlande)[29]
RmYN02 (Rhinolophus malayanus, Mengla, Yunnan)[30]
RaTG13 (Rhinolophus affinis, Mojiang, Yunnan)[31]
SARS-CoV-2 (humain ; CoViD-19)
Virions
Schéma de la structure d'un virion de coronavirus
Les particules virales, quasi-sphériques, sont généralement couvertes de grandes projections de surface (~ 20 nm) en forme de pétale ou de pointe (les "spikes" en anglais), qui créent une image qui rappelle la couronne solaire en micrographie électronique: cette propriété est à l'origine du nom des coronavirus. Ces « pointes », des protéines S (spiculaires) présentes à la surface du virus, déterminent le tropisme de l'hôte.
Le sous-genre Embecovirus diffère des autres en ce que les virions ont une protéine en forme de pointe plus courte appelée hémagglutinine estérase (HE).
Plusieurs structures des protéines spiculaires ont été résolues. Le domaine de liaison au récepteur dans la protéine S (péplomère) des alpha- et bétacoronavirus est catalogué comme InterPro: IPRO018548[32],[33]. Les protéines S s'assemblent en trimères (PDB: 3jcl[34],[35], 6acg[36],[37]) dont la structure centrale rappelle celle des protéines F (fusion) de paramyxovirus[38].
Notes et références
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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé .
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Référence biologique