Sphaeropsis sapinea (Fr .) Dyco et Sutton (ou Diplodia pinea) est une espèce de champignons ascomycètes, dont la position taxonomique est encore discutée.
Ce champignon phytopathogène microscopique, découvert en 1969, est responsable d’une maladie du pin, le « dépérissement des pousses du pin », qui se développe sur toute la planète.
À ne pas confondre avec d'autres champignons se nourrissant de cônes morts de pins (strobilure tenace et collybie des cônes)
Ce parasite des pins découvert en 1969 est responsable d'une maladie émergente ou en développement, le dépérissement des pousses du pin (Sphaeropsis blight pour les anglophones qui l’appelaient aussi autrefois Diplodia tip blight, soit « brûlure des pousses »).
Cette maladie fongique affecte maintenant des pins sur les cinq continents. Elle est devenue un problème national aux États-Unis (de la côte Est au Pacifique).
Elle est suivie en France depuis 1993 (après alerte de l’INRA vers 1990[1]). Il se serait largement disséminé à partir des pépinières. Il est en extension rapide dans toute la France (où il a été signalé dès 1988 en région Centre[2]).
On parle de « brûlure » à cause de l’aspect brun sec que prennent les aiguilles de pins malades ; Sphaeropsis peut ainsi « brûler » plusieurs espèces de pin, généralement sans les tuer et toujours semble-t-il quand ils sont plantés (ou qu’ils ont spontanément) poussé dans des conditions stressantes (sol pollué, sols ne leur convenant pas, bordure de voie très fréquentée, etc.)
Certaines espèces y semblent toutefois plus vulnérables :
''Sphaeropsis sapinea est supposé être un « pathogène d’équilibre » ; il infecte préalablement les aiguilles les plus jeunes de touffes récemment formées et en apparente bonne santé.
Les arbres les plus fortement touchés par cette maladie ont généralement plus de 30 ans d'âge et ont été stressés, et il est rare que des arbres plus jeunes présentent des symptômes de la maladie (et quand cela arrive, ils poussent souvent à côté d’un arbre plus vieux, et malade). Ce champignon passerait l'hiver dans les vieux cônes ou dans les cônes en cours de décomposition (qui perdurent plus longtemps dans les arbres avec le recul des écureuils et d'oiseaux tels que le bec croisé des sapins).
Cette maladie est réputée ne s’attaquer qu’aux rameaux et aiguilles d’arbres stressés par une sécheresse[3], des blessures aux racines, un manque de lumière, la pollution ou une carence en nutriments (azote assimilable par exemple). Des blessures résultant d’orages, grêles ou vents violents ou de certains insectes pourraient aussi être des « portes d’entrées » ou facteurs de stress inhibant les défenses de l’arbre contre ce champignon.
En Amérique du Nord, en Europe ou en Asie du Sud-Est, les symptômes suivants sont décrits :
Si une spore de ce champignon inocule un arbre, ce dernier réagit par une production de résine autour du point d’accès. Cette réaction est inhibée par le stress hydrique (il en va de même pour Ophiostoma minus, autre champignon pathogène pour les arbres affaiblis).
Les spores de Sphaeropsis se développent typiquement sur certains organes (aiguilles, jeune écorce, écailles de cônes en seconde année de croissance[7].
Le vent et la saison humide (ou saison des pluies, qui selon l'endroit, peut se dérouler au début du printemps, en été ou en automne) favorisent le transport des spores et leur germination sur de jeunes aiguilles. Les spores colonisent les aiguilles en pénétrant au travers de la cuticule cireuse, via les stomates ou en colonisant l'épiderme des jeunes pousses.
Une fois les aiguilles infectées, le champignon détruit rapidement leurs tissus internes et finit par tuer toute l'aiguille (ce qui freinera la croissance de la branche et de l’arbre). Le champignon peut alors coloniser le tissu de la branche et d’autres aiguilles.
Les aiguilles et des tiges qui étaient déjà arrivées à maturité dans l’année ou l’année précédente, de même que les cônes mâles de l’année ne sont généralement pas infectés. Seules les aiguilles les plus jeunes semblent vulnérables.
L’arbre affaibli par le champignon ou par d’autres facteurs de stress peut être plus sensible aux attaques d’insectes, lesquels pourraient aussi contribuer à véhiculer le champignon[8].
En hiver, Sphaeropsis sapinea semble survivre dans les structures de fructification qui se développent sur les cônes de seconde année infectés, détruisant des aiguilles et de bourgeons, et formant des chancres[7].
Des arbres stressés exposés à un second stress sont encore plus sensibles au parasite, par exemple après une forte averse de grêle[9]
Le programme de soins doit tenir compte du fait que seule la partie de l’arbre en croissance dans la saison en cours est susceptible d'être infectée par Sapinea Sphaeropsis. Les aiguilles d'âge mûr ou ayant survécu plus d'une saison, deviennent résistantes au champignon.
Le meilleur moyen de prévenir cette maladie et sa propagation semble être de réduire ou de prévenir le stress que les aiguilles de pin peuvent subir ;
Une fertilisation (non excessive) du sol contribue expérimentalement, in situ, à rendre les arbres plus résistants. Des épisodes de pluies acides peuvent avoir lessivé certains éléments du sol (carence minérale), ou favorisé la mobilisation de toxiques (métaux lourds) et fragilisé les cuticules. Le manque de feuilles mortes, l’accumulation d’aiguilles de pins, un sol tassé ou asphyxiant ou une mauvaise mycorhization, etc. peuvent perturber l’accès de l’arbre aux nutriments.
Dans un cas d'étude, des dépôts massifs de composés azotés d’origine atmosphérique (des nitrates ou de l'ammoniac peuvent être présents dans les pluies et dans l’air en aval des zones d’agriculture intensive ou des zones urbaines et industrielles ) ont été jugés prédisposants (De Kam et al. 1990).
Des apports de boues de papeteries utilisés comme fertilisants dans des peuplements de P. resniosa, ont induit des dessèchements importants de pousses associés à S. sapinea[10]. Une expérience visant à mesurer les effets combinés d'une sécheresse et d'un apport de fertilisant a montré que le facteur déterminant est le manque d’eau, même si les chancres étaient ensuite plus larges chez les arbres fertilisés[11].
Sphaeropsis sapinea (Fr .) Dyco et Sutton (ou Diplodia pinea) est une espèce de champignons ascomycètes, dont la position taxonomique est encore discutée.
Ce champignon phytopathogène microscopique, découvert en 1969, est responsable d’une maladie du pin, le « dépérissement des pousses du pin », qui se développe sur toute la planète.
À ne pas confondre avec d'autres champignons se nourrissant de cônes morts de pins (strobilure tenace et collybie des cônes)