La Grande Camomille (Tanacetum parthenium) est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae. Elle est aussi connue sous les noms communs de : Pyrèthre doré, Pyrèthre mousse et Partenelle.
C'est une plante médicinale utilisée dans l'Antiquité gréco-latine puis par les herboristes européens. Tombée un peu dans l'oubli à l'époque moderne, l'intérêt pour la plante fut éveillé dans les années 1990, par une étude montrant son efficacité dans la prévention de la migraine[1].
Elle ne doit pas être confondue avec deux autres plantes médicinales et appelées aussi en contexte « camomille » : la petite camomille Matricaria recutita et la camomille romaine Chamaemelum nobile.
Le nom de genre Tanacetum est d'origine inconnue[2]. L'épithète spécifique parthenium mot latin dérivant[3] du grec παρθενιον parthenion de παρθενιος « virginité ».
En latin[4], parthenium désignait diverses plantes comme la pariétaire, la mercuriale annuelle... et la grande camomille (Pline, 21, 176, Dioscoride, 3, 150). L'encyclopédiste romain du Ier siècle, Pline[5], disait de la grande camomille : « le parthénium "leucanthès"...Il pousse dans les haies des jardins, a une fleur blanche, une odeur de pomme et un goût amer » (H.N. 21, 176).
Pline la recommande en bain de siège contre les inflammations de la matrice, et « appliqué sec avec du miel et du vinaigre, il tire la bile noire ; de ce fait, il est bon pour les vertiges et les calculs » (H.N. 21, 176). Le médecin et chirurgien lombard Guillaume de Salicet (1201-1277) soignait les cicatrices de plaies d'épée ou de flèche avec un onguent contenant des fleurs de camomille bien pulvérisées[6].
Le botaniste anglais John Gerard (1545-1611) décrit plusieurs types de camomille qu'il indique bonnes contre la colique, les calculs et pour ceux qui ont des vertiges[7] (ce qui pourrait être une référence à la migraine).
Tanacetum parthenium a une longue histoire d'usage traditionnel en Europe pour traiter les maux de tête, les vertiges, les douleurs rhumatismales, la fièvre, les troubles des règles, les complications de l'accouchement, les maux de ventre, le mal de dents et les piqures d'insectes[8].
La grande camomille était traditionnellement cultivée dans les jardins d'une bonne partie de la France. Une enquête ethnobotanique conduite dans les années 1980 en Haute Provence occidentale, révélait qu'elle était toujours cultivée dans les vieux jardins (Lieutaghi[9], 2009) et commercialisée localement sur une petite échelle dans le réseau des producteurs bio, parfois sous sa forme à capitules doubles, qui rappellent alors ceux de la camomille romaine. C'était la seule camomille médicinale croissant dans la région et usitée traditionnellement.
La Grande camomille est actuellement vendue sous forme de gélule, de comprimés, d'huile essentielle ou de tisane. Mais les tisanes en sachets vendues le plus communément dans les magasins diététiques sous le simple nom de « camomille » sont de la Petite camomille (Matricaria recutita)
La Grande camomille est une plante vivace (hémicryptophyte), de 30 à 70 cm de haut, à tige dressée, presque glabre, très rameuse et très feuillée[10].
Les feuilles, toutes pétiolées, sont pubescentes, pennatiséquées à pennatipartites, à 3-6 paires de segments larges, oblongs, eux-mêmes pennatifides à lobes incisés (la feuille ressemble plus à celle d'un chrysanthème qu'à celle d'une petite camomille Matricaria recutita). Les feuilles sont aromatiques.
Les capitules radiés (d'environ 2 cm de diamètre) sont disposés en corymbes denses, sur un axe floral de 2 à 13 cm[11] de long. L'involucre est hémisphérique et porte des bractées imbriquées, les extérieurs lancéolées. Sur le réceptacle, convexe parfois plat, sont fixés deux types de fleurs :
La floraison a lieu de juin à août.
Le fruit est un petit akène de 1 - 1,5 mm, gris brun, avec 5 à 8 côtes longitudinales et un pappus coroniforme (une couronne membraneuse, crénelée).
données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004].
La grande camomille est indigène[12] en Europe de l'Est (Ukraine, République Tchèque) du sud (ancienne Yougoslavie, Bulgarie, Grèce, Portugal) et en Asie tempérée (Turquie, Caucase, Fédération russe).
Elle a été naturalisée en Afrique du Nord, en Europe, en Asie sud occidentale (Irak, Liban, Iran, Afghanistan, Pakistan), au Cachemire, en Asie Centrale, de nombreux pays du Nouveau Monde.
La grande camomille croît dans toute la France, dans les lieux incultes, dans les rocailles, les bords de chemins ou les milieux cultivés.
Elle est aussi cultivée comme plante médicinale et comme plante ornementale.
La grande camomille se distingue assez facilement des deux autres camomilles médicinales. Elle est nettement plus grande (jusqu'à 70-80 cm) et ses feuilles ont des lobes plus larges :
Camomilles médicinales Matricaria chamomillaDepuis Linné, la plante a été placée dans quatre genres différents : Chrysanthemum, Leucanthemum, Pyrethrum, Matricaria. The Plant List donne de très nombreux synonymes[13]. Citons :
L'odeur puissante de la grande camomille, ressemblant un peu à celle du chrysanthème, est due à une huile essentielle[14] dont les constituants principaux sont le camphre (une cétone monoterpénique) et l'acétate de trans-chrysantémyle (un alcool monoterpénique). Plusieurs chimiotypes ont été décrits, comme celui de l'huile essentielle de T. parthenium récolté dans les régions occidentales de l'Iran[15], qui comporte en majorité du camphre (18,94 %) et un monoterpène l'acétate de bornyle (18,35 %), suivi par le camphène (13,74 %), l'isovalérate de bornyle (3,15 %), le bornéol (10,93 %), le camphre du genièvre (6,23 %) et β-eudesmol (2,65 %).
Les principes actifs les plus significatifs sont constitués par une série de lactones sesquiterpéniques, stockés dans les poils glandulaires (trichomes) des feuilles, fleurs et graines[16],[8]. Le plus important d'entre eux est le parthénolide, un composé localisé dans les glandes situées sous les feuilles des plantes en croissance et dans les capitules mais pas dans les tiges. Comme le contenu en parthénolide varie grandement selon la partie utilisée et la saison, il a été proposé de distinguer en pharmacognosie, deux qualités de grande camomille :
Le taux minimum de parthénolide doit être de 0,50 % pour la première et de 0,20 % pour la seconde, de masse sèche.
Plus de 30 lactones sesquiterpéniques ont été identifiés dans la grande camomille. Ces substances étaient décrites dans les anciens traités de matière médicale, sous le nom évocateur de « principes amers ».
Constituants chimiques de T. partheniumQuelques essais cliniques d'évaluation de la grande camomille à prévenir ou soulager les crises de migraines ont été publiées. Pour Bruneton[14], « leurs conclusions ne sont pas concordantes et, pour beaucoup, leur qualité méthodologique est insuffisante et leur effectif faible ».
La méta-analyse de cinq essais cliniques versus placebo, randomisés et en double aveugle (avec 343 patients), par le réseau Cochrane[20], a conclu que les éléments suggérant de façon convaincante que la grande camomille est plus efficace qu'un placebo pour prévenir les crises migraineuses étaient insuffisants.
En France, la Note explicative de l'Agence du médicament[14] (1998) admet qu'il est possible de revendiquer pour les parties aériennes de la grande camomille, les indications thérapeutiques suivantes :
Selon, European scientific cooperative on phytotherapy (ESCOP), la grande camomille peut être prescrite en prévention des crises migraineuses, à la posologie de 50 à 120 mg de poudre de parties aériennes, pendant plusieurs mois[21].
La grande camomille est contre-indiquée pour les femmes enceintes. Et comme beaucoup de plantes de la famille des Asteraceae à lactones sesquiterpéniques, la grande camomille peut être à l'origine de manifestations allergiques.
La Grande Camomille (Tanacetum parthenium) est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae. Elle est aussi connue sous les noms communs de : Pyrèthre doré, Pyrèthre mousse et Partenelle.
C'est une plante médicinale utilisée dans l'Antiquité gréco-latine puis par les herboristes européens. Tombée un peu dans l'oubli à l'époque moderne, l'intérêt pour la plante fut éveillé dans les années 1990, par une étude montrant son efficacité dans la prévention de la migraine.
Elle ne doit pas être confondue avec deux autres plantes médicinales et appelées aussi en contexte « camomille » : la petite camomille Matricaria recutita et la camomille romaine Chamaemelum nobile.