Lama glama
Le lama blanc (Lama glama), ou plus simplement lama, est une espèce de Camélidés d'Amérique du Sud, mais ses origines lointaines ont été retracées jusqu'en Amérique du Nord, d'où il a disparu à la période de l'Éocène.
Il a été domestiqué de longue date à partir du guanaco[1].
La sélection par les éleveurs a donné plusieurs races ou variétés caractérisées par leur fourrure plus ou moins longue.
Le terme « lama » est souvent utilisé de manière plus large pour s'appliquer aux quatre espèces animales proches qui constituent la branche sud-américaine des camélidés : le lama blanc lui-même, l'alpaga, le guanaco et la vigogne (voir le genre lama). Stricto sensu, malgré quelques croisements, le lama, animal domestique, a pour plus proche cousin le guanaco, animal sauvage, alors que l'alpaga, animal domestique, a pour plus proche cousin la vigogne, animal sauvage[2].
La denture des adultes est la suivante : dans la mâchoire supérieure on trouve un inciseur pointu et aiguisé au bord de la prémaxillaire, suivi d'une véritable canine pointue, incurvée et de taille moyenne sur la partie antérieure de la maxillaire. La prémolaire isolée ressemblant à une canine que l'on retrouve chez les chameaux n'est pas présente. Les molaires qui sont en contact les unes avec les autres sont deux très petites prémolaires (la première étant très rudimentaire) et trois molaires larges, construites généralement comme celles des autres camélidés. Dans la mâchoire inférieure, les trois incisives sont longues et en forme de spatule ; les extérieures sont les plus petites. À côté de celles-ci, il y a une canine courbée, suivie après un intervalle d'une simple prémolaire conique ; puis une série continue composée d'une prémolaire et de trois molaires, qui diffèrent de celles du chameau par une petite colonne formée sur le bord extérieur antérieur[3].
Le crâne ressemble généralement à celui du chameau, sa taille plus réduite expliquant la cavité crânienne et les orbites relativement plus développées et les cloisons crâniennes plus modestes. Les os nasaux sont plus courts et plus larges, rejoints par la prémaxillaire[3].
Les oreilles sont plutôt longues et arrondies. Il n'y a pas de bosse dorsale. Les pieds sont proches, les doigts de pieds sont plus séparés que chez les chameaux, et possèdent chacun leur voûte plantaire distincte. La queue est courte, et la fourrure longue et laineuse[3].
Dans les caractéristiques structurelles essentielles, ainsi que dans l'apparence générale et leur comportement, tous les animaux de ce genre se ressemblent étroitement, et la question de savoir s'ils doivent être considérés comme appartenant à une, deux ou plusieurs espèces différentes a été la cause de nombreux débats et controverses chez les naturalistes[3].
Reproduction : l'ovulation de la femelle est induite. Il n'y a donc pas, comme chez d'autres mammifères, de périodes de « chaleur » et la fécondation peut ainsi avoir lieu en toute saison, sous réserve du respect d'un cycle folliculaire. La gestation dure généralement 11 mois mais peut en atteindre 13. La mise bas est rapide. Elle a lieu généralement en fin de matinée ou en début d'après-midi, la femelle restant en position debout[3].
Sa longévité est comprise entre 10 et 20 ans[4]
Comme tous les Camélidés, le lama rumine mais n'est pas classé parmi les ruminants.
Cri du lama : le lama s'exprime par toute une gamme de sons, qui peuvent traduire la tristesse, la mise en garde de ses congénères contre un danger supposé, l'hostilité vis-à-vis d'un rival, voire la satisfaction sexuelle.
Le lama crache pour sa défense (très rarement sur l'homme, plus souvent sur ses congénères). Ce crachat est constitué, dans les cas graves, de régurgitations gastriques visqueuses, plus fréquemment, d'une sorte de nébulisation salivaire qu'il projette sur l'objet de sa colère.
Cet animal a pour habitude de faire ses selles à un seul endroit, contrairement à la chèvre qui essaime.
Troupeau de lamas blancs dans le désert d'Atacama, au Chili
Un lama en Équateur
L'espèce Lama glama a été décrite pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).
Ce taxon admet plusieurs synomymes :
Liste des sous-espèces selon Catalogue of Life (9 novembre 2020)[6] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (9 novembre 2020)[7] :
Les premiers écrits concernant le lama le comparent généralement au mouton. Pourtant, on s'aperçut très vite de sa parenté avec le chameau, et donc avec les Camélidés.
Les paléontologues Joseph Leidy, Edward Drinker Cope et Othniel Charles Marsh ont interprété la découverte d'espèces disparues de l'ère tertiaire sur le continent américain, qui apporte des lumières sur l'apparition de cette famille et leurs relations avec les autres mammifères. À l'origine, les lamas n'étaient pas cantonnés à la partie du continent américain située au sud du canal de Panama comme ils le sont de nos jours. On en a découvert de nombreuses traces datées du Pléistocène dans la région des montagnes Rocheuses ainsi qu'en Amérique centrale, dont certains beaucoup plus grands que les spécimens actuels. De nombreux animaux apparentés aux chameaux, montrant des mutations génétiques et une série progressive de changements, y ont été découverts dans des strates allant du Pliocène au début du Miocène. Comme aucune trace de camélidé n'a, à ce jour, été découverte lors de fouilles du vieux continent, il est actuellement admis que les Amériques sont leur terre d'origine et que certains sont passés en Asie, descendant vers le sud en fonction des modifications climatiques pour devenir les chameaux. Il y a peu de mammifères dont le passé paléontologique ait été retracé avec autant de succès[8].
Leur sous-continent d'origine est donc l'Amérique du Nord. Ils ont disparu de l'Amérique du Nord pour une cause inconnue pendant la période de l'Éocène, certains ayant pu émigrer en Amérique du Sud[8].
Le lama a eu un rôle social et religieux. Utilisé comme bête de somme, notamment chez les incas, il était aussi très apprécié pour sa fourrure et sa viande. Sa charge maximale n'étant cependant que d'une vingtaine de kilos, il ne peut être monté[9].
Avant la colonisation espagnole, il est suggéré que de nombreuses races de lama existaient et étaient utilisées pour les rites religieux et l'industrie du textile[10]. Ainsi il existait des autels de sacrifice dédiés à des lamas dont la robe était parfaitement blanche, brune ou noire[10]. Des quipus détaillant la taille et la couleur des troupeaux ont aussi été retrouvés[10].
Des lamas momifiés ont été découverts dans le site archéologique de El Yacal, au sud du Pérou ; ces momies montrent au moins deux races de lamas, dont la première est caractérisée par unique fourrure de laine unicolore à la fibre fine sans le moindre poil, quand la seconde est caractérisée par une double fourrure à plusieurs couleurs et dont la fibre est épaisse[10],[11].
La conquête espagnole provoque une baisse drastique de la population de lama et la perte de nombreux savoirs-faire liés à leur domestication, ceci provoque la disparition des races de lama ; le mélange des populations restantes empêche la création d'une uniformité de phénotype suffisante pour distinguer des races à proprement parler[10]. On distingue depuis deux principales variétés de lama[10], auxquelles on ajoute deux variétés mineures, les hybrides entre ces variétés restent fréquentes[12],[13].
Variétés principales :
Variétés mineures :
Le premier élevage de lamas domestiques importés et reproduits pour la laine et le portage de charges date des années 1860 dans les Vosges lorraines[14]. Il existe de nombreux élevages de lamas en France en partie recensés par l’Association française des lamas et alpagas[15]. Plus rarement, après un dressage spécial, ils peuvent être utilisés comme gardiens de troupeaux, protégeant le bétail de l'attaque des prédateurs[16]. Les animaux sont élevés pour leur laine, le débroussaillage[17] ou leur intérêt touristique. Les animaux ne sont pas utilisés comme monture mais peuvent aider au transport des sacs lors de randonnées en montagne[18].
Le lama apparaît fréquemment dans les arts des civilisations pré-colombiennes, principalement dans la culture des Moche et dans la civilisation inca. Dans la mythologie inca, le dieu Urcuchillay est représenté sous la forme d'un lama multicolore.
Dans la bande dessinée, l'album d'Hergé Tintin et le Temple du Soleil comporte un épisode célèbre au cours duquel un lama crache au visage du capitaine Haddock.
Au cinéma, le film d'animation des studios Disney Kuzco, l'empereur mégalo, sorti en 2000, montre un empereur inca transformé accidentellement en lama.
Le film d'animation français Pachamama de Juan Antin met en scène deux enfants indiens précolombiens accompagnés d'un lama femelle.
Le lama est mis en avant par les marques de modes et les fabricants de produits dérivés au Royaume-Uni et en France à partir de l'année 2017[19].
« From then onwards, camelids have occupied a fundamental economic, social and religious role, both in pre-Hispanic and modern Andean cultures [3]. During the pre-Hispanic period, the llama was the only beast of burden and caravans providing goods to different ecological zones were crucial to the development of extensive trade networks [1,4–6]. Textiles were manufactured from camelid wool and traded throughout the Andes, their meat was consumed, leather and bones served as raw materials to make tools and various ornaments, and dung was used as fuel. »
Lama glama
Le lama blanc (Lama glama), ou plus simplement lama, est une espèce de Camélidés d'Amérique du Sud, mais ses origines lointaines ont été retracées jusqu'en Amérique du Nord, d'où il a disparu à la période de l'Éocène.
Il a été domestiqué de longue date à partir du guanaco.
La sélection par les éleveurs a donné plusieurs races ou variétés caractérisées par leur fourrure plus ou moins longue.