Les Papaveraceae (Papavéracées) sont une famille de plantes dicotylédones. Ses représentants les plus connus sont les pavots (en particulier les coquelicots, le pavot à opium et le pavot de Californie). C'est une famille cosmopolite, répandue sous les climats tempérés et subtropicaux. Les Papavéracées contiennent presque toutes des alcaloïdes qui peuvent être toxiques, avoir des propriétés sédatives ou analgésiques, voire être utilisés comme produits stupéfiants. Leurs graines, utilisées dans l'alimentation ne contiennent qu'une très faible quantité d'alcaloïdes.
Le nom vient du genre Papaver qui est le nom latin de l'œillette, le pavot somnifère[1].
Cette description porte sur la famille des Papavéracées au sens strict et ne concerne pas les Fumariacées et les Ptéridophyllacées (Voir la section taxonomie ci-dessous).
La plupart sont des plantes herbacées, mais quelques-unes sont des arbustes ou des arbrisseaux.
Ce sont des plantes laticifères : toutes les parties, à l'exception des graines, comportent un système bien développé de canaux laticifères, produisant un latex laiteux ou aqueux, un suc blanc, jaune, rouge ou transparent.
Les feuilles sont alternes, au moins à la base, ou parfois verticillées. Elles sont pétiolées et exstipulées. Les feuilles sont généralement lobées ou pennatifides (c'est-à-dire composé de plusieurs folioles non entièrement séparées), ou très divisées. Il n'y a pas de stipules[2].
Les Papavéracées contiennent presque toutes des alcaloïdes. Beaucoup sont toxiques.
Les fleurs, moyennes ou grandes et souvent très voyantes, sont solitaires et terminales chez la plupart des espèces. Dans d'autres cas, l'inflorescence terminale est une cyme ou une grappe, parfois condensée en ombelle, corymbe ou panicule. Les fleurs sont inodores et actinomorphes. Elles présentent un calice à deux sépales (parfois trois) rapidement caducs et une corolle à quatre pétales (parfois six) souvent froissés (préfloraison chiffonnée) avant l'anthèse et ridés à l'épanouissement, sauf chez Macleaya, où la corolle est absente.
Elles comportent de nombreuses étamines, pour la plupart au nombre de 16 à 60, disposées en deux verticilles distincts, munis de filets parfois pétaloïdes. Les fleurs sont pollinisées principalement par des insectes (entomogamie même lorsque les fleurs sont dépourvues de nectaire), et quelques-unes par le vent (anémogamie).
Le gynécée se compose d'un pistil composé de 2 à 100 carpelles soudés mais formant une loge unique à cloisons incomplètes avec de très nombreux ovules. L'ovaire, sessile ou sur une tige courte, est supère et monoloculaire, avec un style souvent absent.
Le fruit sec est généralement une capsule qui s'ouvre à maturité pour libérer les graines par des pores, ou par les cloisons entre les cellules, ou encore au moyen de valves (pyxide). Les nombreuses petites graines réniformes sot munies d'un embryon droit dans un volumineux endosperme gras et farineux. Elles sont parfois dotées d'une excroissance charnue, l'élaïosome ou le strophiole, ce qui favorise leur dispersion par myrmécochorie. Le fruit de Platystemon est un schizocarpe[3].
La famille présente une apomorphie au niveau du gynécée : réduction du nombre de carpelles chez Chelidonium (chélidoine), Corydalis (corydale) et Fumaria (fumeterre)[4].
La classification phylogénétique APG II (2003) (inchangée par rapport à classification phylogénétique APG (1998)) place la famille dans l'ordre des Ranunculales, dans le clade des Eudicots. Toutefois, l'APG considère que l'on peut optionnellement y rattacher deux familles. Ainsi, il y a deux acceptions possibles :
La famille sensu stricto est conforme à la famille telle que reconnue par la classification classique de Cronquist (1981) (Cronquist considère les Fumariaceae comme une famille différente). Elle comprend environ 26 genres et environ 250 espèces. La description donnée ci-dessus s'applique à la famille dans ce sens strict.
La classification phylogénétique APG III (2009) ne reconnait plus que Papaveraceae sensu lato, c'est-à-dire avec les genres auparavant dans Fumariaceae et Pteridophyllaceae.
Lorsqu'on inclut les Pteridophyllaceae, un seul genre est ajouté :
Lorsqu'on inclut les Fumariaceae, 20 genres sont ajoutés :
La famille est très appréciée pour ses fleurs spectaculaires, avec de nombreuses espèces cultivées comme plantes ornementales, comme le pavot de Californie (Eschscholtzia californica), le pavot bleu de l'Himalaya (Meconopsis), ainsi que plusieurs espèces de Papaver. La famille comprend également le pavot à opium (Papaver somniferum), qui sert à produire l'opium et les opiacés, ainsi que les graines de pavots utilisées en cuisine et pour faire de l'huile.
La classification phylogénétique APG III (2009) inclut dans cette famille les genres précédemment placés dans les familles Fumariaceae, Pteridophyllaceae. Les genres Pteridophyllum, Adlumia, Capnoides, Corydalis, Cysticapnos, Dicentra, Ehrendorferia, Fumaria, Platycapnos, Pseudofumaria, Rupicapnos, Sarcocapnos, Trigonocapnos entre autres.
Selon NCBI (23 avr. 2010)[5] (Plus conforme à APGIII puisqu'il incorpore les genres anciennement dans Fumariaceae, Pteridophyllaceae) :
Selon DELTA Angio (23 avr. 2010)[6] (suivant la version sensu stricto de APGII qui exclut Fumariaceae et Pteridophyllaceae) :
Selon ITIS (23 avr. 2010)[7] :
Les Papaveraceae (Papavéracées) sont une famille de plantes dicotylédones. Ses représentants les plus connus sont les pavots (en particulier les coquelicots, le pavot à opium et le pavot de Californie). C'est une famille cosmopolite, répandue sous les climats tempérés et subtropicaux. Les Papavéracées contiennent presque toutes des alcaloïdes qui peuvent être toxiques, avoir des propriétés sédatives ou analgésiques, voire être utilisés comme produits stupéfiants. Leurs graines, utilisées dans l'alimentation ne contiennent qu'une très faible quantité d'alcaloïdes.