Les métathériens (Metatheria) constituent le clade de mammifères thériens regroupant les marsupiaux et toutes les espèces plus proches de ces derniers que des placentaires. C'est le taxon frère des euthériens, dont ils se seraient séparés il y au moins 147,4 millions d'années d'après l'horloge moléculaire[1]. D'après les registres fossiles, ces deux taxons auraient divergé au Jurassique il y a au moins environ 160 millions d'années[2].
Les métathériens se distinguent des autres mammifères par divers aspects squelettiques, systémiques (développement, appareils reproducteurs, etc) et écologiques.
Parmi les caractéristiques des métathériens, ils conservent les os épipubis qui servent, chez beaucoup de femelles des lignées actuelles, au soutien du marsupium lorsqu'il y en a un. Au niveau du crâne, le palais osseux présente une à deux paires de fenêtres supplémentaires par rapport aux euthériens[4].
Le remplacement des dents tend aussi à différer des euthériens.
Les fossiles de métathériens primitifs sont caractérisables par leur formule dentaire, typiquement 4.1.3.4 pour le demi-maxillaire et 3.1.3.4 pour la demi-mandibule[4]. Par ailleurs les sparassodontes font montre d'une étonnante convergence évolutive avec les euthériens relativement à la morphologie de leurs dents.
Chez les mâles, le pénis est généralement bifide[5] et internisé dans le cloaque en dehors de la période de reproduction. Les femelles métathériennes ont deux ovaires, deux trompes de Fallope et deux utérus ayant une ouverture dans deux vagins séparés par une simple cloison dans leur partie antérieure qui débouche dans le sinus uro-génital[6]. Cela est dû à une divergence évolutive d'avec les euthériens concernant le développement des canaux de Wolff et Müller[7],[8],[9].
Les protothériens actuels (monotrèmes) ont assez similairement des appareils reproducteurs dédoublés comme les métathériens.
L'organisation du néocortex chez les différentes lignées est grandement diversifée, à l'image des euthériens. Néanmoins il existe des recouvrements entre aires motrices et aires sensorielles, de façon plus importante que chez les euthériens[10].
La nécessité chez les métathériens d'avoir des membres antérieurs adaptés à la reptation de la larve vers les mamelle, ainsi que la très longue et très précoce période d'allaitement au cours du développement, seraient deux facteurs de survie et développement de l'organisme assez contraignants, qui pourraient contribuer à limiter la diversification morphologique des épaules et des crânes au sein des métathériens[11], résultant notamment en une moindre occurrence d'espèces adaptées au vol ou à la vie aquatique au sein de ce clade.
Les métathériens se sont probablement séparés des euthériens (la branche des mammifères placentaires) au cours du Jurassique (il y a au moins 165 millions d'années), mais aucune trace fossile de métathériens n'est connue datant de cette époque. Cette datation est déduite de l'âge du plus ancien euthérien récemment découvert, Juramaia[12]. Les métathériens fossiles se distinguent des euthériens par la forme de leurs dents, ils possèdent quatre paires de molaires à chaque mâchoire, tandis que les euthériens (y compris les placentaires) n'ont jamais plus de trois paires[13]. Selon l'utilisation de ce critère, le plus ancien métathérien connu est Sinodelphys, découvert en Chine et qui vivait il y a environ 125 millions d'années[14]. Cela en fait un contemporain de certaines espèces d'euthériens qui ont été trouvés dans le même secteur[15].
Phylogénie simplifiée des thériens d'après Luo et al., 2011[16] :
Theria Eutheriaautres euthériens avec Placentalia
autres métathériens avec Marsupialia
Les ordres fossiles
Et les genres fossiles suivant[12].
Les métathériens (Metatheria) constituent le clade de mammifères thériens regroupant les marsupiaux et toutes les espèces plus proches de ces derniers que des placentaires. C'est le taxon frère des euthériens, dont ils se seraient séparés il y au moins 147,4 millions d'années d'après l'horloge moléculaire. D'après les registres fossiles, ces deux taxons auraient divergé au Jurassique il y a au moins environ 160 millions d'années.