Ribes nigrum, le Cassissier, Cassis, Groseillier noir ou encore Gadellier noir, est une espèce d'arbustes de la famille des grossulariacées cultivé pour ses baies noires riches en fibres et vitamine C, les cassis, rarement utilisés en fruits de table mais entrant dans la composition de liqueurs ou confitures. Les bourgeons produisent une essence utilisée dans la parfumerie.
Lorsqu'il ne porte pas encore de fruits, un cassissier est reconnaissable d'un groseillier (rouge), par l'odeur caractéristique produite par ses feuilles au froissement entre les doigts.
Le mot « cassis », qui est d'origine latine[1], serait apparu lorsque le cassissier a été utilisé pour remplacer la casse (Senna alexandrina, anciennement Cassia senna L.), une plante reconnue pour ses propriétés (laxatives, ophtalmiques). Les Anglais le nomment communément « Blackcurrant » de par sa ressemblance avec le raisin de Corinthe, cultivé en Grèce[2].
Le cassissier est un arbuste fruitier vivace non épineux pouvant atteindre une hauteur de 1,5 m. Il est cultivé dans les régions tempérées. Ses racines fasciculées atteignent une profondeur de 20 à 40 cm et s’étendent rarement plus que la largeur des structures aériennes. Ses feuilles sont pétiolées, pubescentes en dessous et très aromatiques. Elles comportent trois à cinq lobes triangulaires. Les fleurs très mellifères sont des corolles velues, vertes à l’extérieur et jaune rougeâtre à l’intérieur. Elles forment de longues grappes pendantes portant de cinq à dix fleurs. Les baies, que l’on appelle cassis, sont sphériques et globuleuses, et leur diamètre varie entre 10 et 15 mm. Elles sont de couleur noire, à calice desséché et persistant. Elles sont acidulées et riches en tanins. Les feuilles, les bourgeons et les fruits sont munis de glandes jaunes, odorantes[2].
L'espèce n'est pas encore évaluée à l'échelle mondiale par l'UICN. En Europe et en France elle est classée comme non préoccupante [3]. En Bourgogne l'espèce est considérée quasi menacée (NT), proche du seuil des espèces menacées ou qui pourraient l'être si des mesures de conservation spécifiques ne sont pas prises.
L'histoire du cassissier est développée dans l'article Cassis (fruit).
Plusieurs parties de la plante (fruits, feuilles, bourgeons et pépins) peuvent être utilisées à des fins médicinales. Les fruits sont nutritifs, énergisants, rafraîchissants et exceptionnellement riches en vitamine C (200 mg pour 100 g de fruits). Ils ont un effet stimulant sur le système immunitaire et agissent contre les infections respiratoires, la grippe et les maladies virales. Ces baies sont également riches en tanins et en pigments du type des anthocyanes, qui ont un effet antioxydant, ainsi que des vertus hypotensives et vasodilatatrices. Les pectines contenues dans les fruits agissent contre la diarrhée. Les fruits contiennent du potassium, des polyphénols et sont riches en fibres solubles. Les cassis peuvent être consommés frais, mais ils sont fragiles lors du transport et leur goût est peu attrayant. On les trouve le plus souvent sous forme de jus, d’extrait liquide, de poudre et en complexe avec d’autres plantes médicinales. Les feuilles, au goût agréable, sont utilisées principalement en infusion et peuvent remplacer le thé. Elles contiennent de la vitamine C, des tanins et de l’huile essentielle. Elles sont diurétiques, favorisent l’élimination des acides uriques et soulagent les rhumatismes, l’arthrite et la goutte. Elles stimulent la sécrétion de cortisol par les glandes surrénales et permettent de contrer les effets de certaines allergies. Elles contiennent des flavonoïdes qui fluidifient le sang et abaissent la tension artérielle. Elles sont indiquées pour soigner la pléthore et les troubles circulatoires de la ménopause. Par voie externe, elles soignent les piqûres d’insectes, de même que les furoncles, les abcès et les plaies lorsqu’elles sont appliquées en cataplasme (Passeport santé, 2009). L’ESCOP a reconnu les feuilles de cassis comme traitement adjuvant des rhumatismes. On leur attribue également des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes (ESCOP, 1997). En France, en gemmothérapie, on considère les bourgeons de cassis comme des « concentrés naturels » efficaces contre les allergies, les migraines d’origine allergique, l’urticaire, le rhume des foins et les affections du foie. Stimulant des glandes surrénales, du rein, du pancréas, du foie, le macérat de bourgeons de cassis constitue une préparation particulièrement utile dans le drainage des différents organes et de leurs tissus. Il agit efficacement au niveau respiratoire contre l’asthme, les bronchites chroniques, l’emphysème et les rhinites allergiques. La Fédération européenne d’herboristerie présente sur son site des informations détaillées sur ce type de phytothérapie. Cependant, la gemmothérapie, qui est de plus en plus populaire en Europe, n’a fait l’objet d’aucune publication scientifique jusqu’à maintenant (Passeport santé, 2006). L’huile de pépins de cassis contient entre 11 et 24 % d’acide gamma-linolénique, un acide gras oméga-6. Elle est utilisée en cosmétologie mais aussi sous forme de supplément, comme l’huile de bourrache ou d’onagre, pour renforcer le système immunitaire des personnes âgées, contre l’arthrite rhumatoïde, la neuropathie diabétique, la mastodynie cyclique et la maladie de Raynaud, en prévention des maladies cardiovasculaires, des inflammations et des pertes de mémoire (Passeport santé, 2006)[2].
En France, le cassis était consommé comme fruit de table dès 1571 et sa culture a été généralisée après 1721, alors que l’abbé Pierre Bailly de Monteran publiait l’ouvrage Les propriétés admirables du cassis. À cette époque, le cassis était consommé comme une panacée sous forme d’infusion, de vin ou de liqueur. C’est à Dijon, dans la région de Bourgogne, que la crème de cassis a été inventée par Auguste-Denis Lagoutte, en 1841. Il est également le père du blanc-cassis, un mélange de vin blanc aligoté et de crème de cassis, qui allait devenir le kir, après la Deuxième Guerre mondiale, alors que le maire de Dijon, le Chanoine Kir, prêta son nom au breuvage (Passeport santé, 2006)[2].
Le cassissier s’adapte à une grande variété de sols mais préfère les loams argileux frais, humides et bien drainés. Dans les sols sableux, l’irrigation et le paillage sont nécessaires. Les facteurs limitatifs pour la croissance des arbustes sont la texture et la profondeur du sol, sa capacité à retenir les éléments nutritifs et l’eau, ainsi que son drainage. Une attention particulière doit être apportée pour corriger les défauts du terrain, car une plantation bien entretenue peut être en place pour plus de 20 ans (The Blackcurrant Foundation, BCF, 2009). Les plants tolèrent les zones semi-ombragées, mais ils sont plus productifs dans une zone ensoleillée. Les terrains présentant une légère pente sont favorables à une bonne circulation d’air qui permet de limiter les dommages causés par les maladies fongiques et par le gel tardif des fleurs au printemps (BCF, 2009). Les fleurs sont également sensibles aux vents forts et la plantation d’une haie brise-vent est à considérer dans les zones plus venteuses (Dale, 1999 et BCF, 2009). Le pH doit se situer entre 6,0 et 7,0, et le sol doit comporter au moins 3 % de matière organique, puisque les cassissiers ont des besoins élevés en éléments nutritifs. Les sols pauvres devront être enrichis, avant la plantation, par l’enfouissement de fumiers pailleux ou de paille, car la matière organique permet la rétention des éléments minéraux, de l’eau et encourage l’activité des vers de terre (BCF, 2009). Les différents cultivars du cassissier sont pour la plupart autostériles. Il faut donc assurer une pollinisation croisée en introduisant des variétés différentes et qui fleurissent durant la même période. Il est également recommandé de favoriser la présence d’insectes pollinisateurs par l’installation de ruches dans les grandes plantations ou la conservation de la biodiversité environnante. L’implantation d’une haie brise-vent multi-espèces est un bon moyen d’attirer la faune pollinisatrice et prédatrice tout en protégeant la plantation[2].
Les jeunes plants sont mis en terre manuellement, dans une tranchée d’environ 15 cm de profondeur pratiquée avec une charrue ou dans des trous creusés à la pelle. Une repiqueuse peut également être utilisée pour les grandes superficies. Les plants doivent être enterrés plus profondément que le collet, puisque la plante développe de nouvelles tiges sous la terre, juste au-dessus du collet. Les racines doivent être bien étalées et enterrées en compactant légèrement le sol avec le pied. Il est recommandé de rabattre les tiges à environ 10 ou 15 cm du sol pour stimuler la croissance de nouvelles tiges. Le rabattement des tiges n’est pas recommandé dans le cas de la plantation faite à l’automne (Dale, 1999)[2].
Le cassissier se multiplie aisément par bouturage ligneux à l’automne ou au printemps. Pour ce faire, des rameaux sont prélevés à partir du bas des tiges âgées de 1 an, robustes et lignifiées, et sont coupés de sorte que leur longueur soit de 20 à 30 cm (BCF, 2009). La taille au bas de la tige doit être faite juste en dessous d’un bourgeon et la coupe au bout de la tige se fera en biseau à environ 1 cm au-dessus d’un bourgeon. Les boutures doivent être placées en pépinière, à intervalle de 1 cm dans un sol bien drainé, en prenant soin de les enfouir suffisamment afin de laisser un ou deux bourgeons hors de la terre. Il est préférable d’utiliser un paillis de paille, de vieux foin ou de feuilles mortes afin de protéger les boutures du gel à l’automne et de maintenir l’humidité du sol au printemps. Le paillis de plastique noir peut également être utilisé pour contrôler les mauvaises herbes. Les plants pourront être transplantés à leur endroit définitif après une saison de croissance (Dale, 1999). Le développement des cassissiers à partir de boutures est spectaculaire et ceux-ci peuvent produire quatre ou six nouvelles tiges d’une hauteur d’environ 60 cm (BCF, 2009)[2].
La rouille vésiculeuse du pin blanc est une maladie à caractère épidémique qui s’attaque alternativement au cassis et au pin blanc pour pouvoir compléter son cycle. Au début de la maladie, des points rouges apparaissent sur le dessus des feuilles, suivis par la formation de points jaunâtres sous les feuilles qui deviennent éventuellement noirs. Elle cause la perte du feuillage et l’affaiblissement des plants de cassis, alors qu’elle cause la mort des pins blancs qui n’offrent aucune résistance. La culture de cultivars résistants à la rouille est le seul moyen de contrôler cette maladie L’oïdium est une maladie fongique qui apparaît au printemps et qui forme un film blanc et farineux sur les jeunes feuilles, sur les nouvelles tiges mais rarement sur les fruits. Les moisissures deviennent ensuite brunâtres et feutrées. Elles limitent le développement des tiges, réduisent la photosynthèse et nuisent au rendement. Ce champignon se propage par ses spores, par temps chaud et humide. Le choix d’un site où la circulation d’air est bonne prévient l’apparition et la propagation de la maladie. Les branches mortes et attaquées doivent être retirées des plants lors de la taille d’hiver ou du début du printemps. La maladie peut se propager lors de l’irrigation par aspersion, surtout durant les périodes chaudes et humides. Il existe des cultivars qui résistent au blanc et des fongicides permis en agriculture biologique peuvent être utilisés en dernier recours. Il est possible de traiter avec des solutions à base de lait écrémé, de bicarbonate de soude ou de soufre. L’anthracnose est causée par un champignon qui forme, entre les nervures des feuilles, de petites taches brunes irrégulières qui deviennent nécrosées. Les feuilles ont une apparence criblée de couleur jaune et tombent prématurément dès la fin de juillet. Les taches peuvent aussi apparaître sur les jeunes pousses, le pétiole des feuilles, le pédoncule des fruits et les baies. La défoliation hâtive ralentit la croissance et nuit à la récolte de l’année suivante[2].
Ribes nigrum, le Cassissier, Cassis, Groseillier noir ou encore Gadellier noir, est une espèce d'arbustes de la famille des grossulariacées cultivé pour ses baies noires riches en fibres et vitamine C, les cassis, rarement utilisés en fruits de table mais entrant dans la composition de liqueurs ou confitures. Les bourgeons produisent une essence utilisée dans la parfumerie.
Lorsqu'il ne porte pas encore de fruits, un cassissier est reconnaissable d'un groseillier (rouge), par l'odeur caractéristique produite par ses feuilles au froissement entre les doigts.