Impatiens capensis
L'impatiente du Cap (Impatiens capensis Meerb.) est une plante annuelle aux fleurs orangées, de la famille des Balsaminaceae, originaire d'Amérique du Nord, qui pousse dans les sites ombragés et humides tels que les bords de rivières ou de ruisseaux.
L'espèce est également appelée « chou sauvage », « balsamine du Cap »[1].
Les feuilles semblent être argentées ou « bijouisées » lorsqu'elles sont maintenues sous l'eau, d'où peut-être le nom de Jewelweed (qui veut dire herbe bijou) en anglais. Une autre source possible du nom est la couleur et la forme des noyaux bleu œuf du rouge-gorge brillant des graines de projectile vertes[1].
Son nom spécifique vien du latin in, négation et patiens, allusion à l’éclatement du fruit mûr au moindre contact ; capensis, du français cap, on croyait à tort qu’elle s’introduisait, en Europe, à partir du Cap Bonne-Espérance (Afrique du Sud)[2]. Elle est en fait c'est une plante typiquement Nord-Américaine bien qu'elle se répande en Europe avec succès[3].
Impatiens capensis est une plante herbacée annuelle qui pousse de 3 à 5 pieds de haut et fleurit de la fin du printemps au début de l'automne. Toute la plante est glabre. La tige est dressée, ramifiée dans la partie supérieure et mesure de 50 à 100 cm de hauteur. Elle est creuse, translucide et souvent teintée de vert pâle ou de rouge. Le système racinaire est composé d’une racine pivotante peu profonde et ramifiée. Les feuilles sont alternes sur la tige. Le limbe est de forme elliptique à ovale et mesure de 2 à 10 cm de longueur. La face supérieure est verte, la face inférieure est souvent plus pâle et glauque. La marge est irrégulièrement dentée, les dents sont pointues à arrondies. Les feuilles sont portées par un long pétiole[4].
Les fleurs sont réunies en petits racèmes sur la tige et les rameaux. Elles sont orangées, tachetées de rouge brunâtre et mesurent de 2 à 3 cm de longueur. Elles sont composées de 3 sépales orange qui ressemblent à des pétales. Les 2 sépales du haut sont petits, celui du bas est en forme de cône avec un éperon étroit et recourbé qui mesure plus de 6 mm de longueur. Les pétales sont au nombre de 5 et sont de forme irrégulière donnant l’impression de 3 pétales. Celui du haut est un petit lobe, ceux du bas sont fusionnés en paires donnant 2 pétales latéraux lobés. Les fleurs sont portées par un pédicelle de 2 à 3 cm de longueur[4],[5],[6],[7].
Un autre type de fleur est présent sur les plants. Elles sont petites de 1 mm, verdâtres et situées à l’aisselle des feuilles supérieures. Ces fleurs ne s’ouvrent pas, au bout de quelques jours, le périanthe tombe et découvre une capsule charnue[4].
Le fruit est une capsule allongée, bosselée et verte qui mesure 2 cm de longueur. Elle contient de 4 à 6 graines. Elle est munie d’une déhiscence explosive : la capsule s’ouvre au moindre toucher et propulse les graines[4]. Les fruits de cette herbacée possèdent la spectaculaire capacité d'exploser sous un stimulus extérieur, tel une petite pincée, pour projeter ses graines à plusieurs centimètres à la ronde.
La plantule est à tige et à feuilles opposées. Les cotylédons sont de forme orbiculaire avec un sommet échancré. Ils mesurent de 10 à 15 mm de longueur[4].
L’impatiente du cap germe au printemps. Les semences sont très prolifiques. Ainsi, bien qu’annuelle, la plante se maintient facilement année après année[8].
L’impatiente du cap fleurit en été, pousse souvent en massifs dans les lieux humides et ombragés[9].
Les éperons à nectar sont des allongements tubulaires des pétales et des sépales de certaines fleurs qui contiennent généralement du nectar. Les fleurs d'Impatiente du Cap ont ces éperons nectarifères. On pense que les éperons à nectar ont joué un rôle dans la coévolution plante-pollinisateur. Les angles de courbure des éperons nectarifères de la plante sont variables. Cet angle varie de 0 degrés à 270 degrés.
L'angle de l'éperon nectarifère est très important dans la pollinisation de la fleur et dans la détermination du pollinisateur le plus efficace. Les colibris sont les principaux pollinisateurs. Ils enlèvent plus de pollen par visite des fleurs avec des éperons à nectar incurvés qu'avec des éperons à nectar perpendiculaires. Mais les colibris ne sont pas les seuls pollinisateurs de l'Impatiente du cap. Les abeilles, en particulier les bourdons, jouent également un rôle important dans la pollinisation. En raison des colibris et des abeilles, la pollinisation de l'Impatiente du cap est très élevée[10],[11].
L’impatiente du Cap est une espèce retrouvée dans les endroits perturbés comme les fossés, le bord des cours d’eau et les champs de canneberges à l’implantation. Elle préfère les milieux humides, riches et ombragés. Elle pousse aussi dans les endroits ensoleillés lorsque l’humidité du sol est adéquate[4],[5],[12]
Comme pour d'autres espèces d'impatiente, le jus de ses feuilles et tiges est un remède traditionnel amérindien contre les éruptions cutanées, y compris l'herbe à puce[5],[13]. L'efficacité de son utilisation pour prévenir le développement d'une éruption cutanée après une exposition à court terme à l'herbe à puce a été soutenue par une étude évaluée par des pairs et est probablement due au contenu en saponines de la plante. Cette étude a également démontré que certaines personnes on une sensibilité à l'impatiente pouvant au contraire aggraver l'éruption cutanée.
Le jus de tige a également été utilisé pour traiter le pied d'athlète ; ses qualités fongicides ont été scientifiquement vérifiées.
L’impatiente du Cap contient une grande quantité de minéraux. Les feuilles et les fleurs accompagnent à merveille une salade[14].
Les jeunes pousses peuvent être bouillies (avec deux changements d'eau) comme herbe potagère ; manger trop n'est pas recommandé car la plante contient des cristaux d'oxalate de calcium. Les graines sont également comestibles.
Idéale pour les abords de ruisseaux ombragés, les pièces d’eau et tous les endroits humides qui reçoivent peu de lumière[8].
Il est facile de différencier l'impatiente du Cap de l'impatiente glanduleuse et de l'impatiente de Balfour, ces deux dernières étant roses. Par contre, l'impatiente du Cap ressemble beaucoup à l'impatiente pâle. L'impatiente pâle possède des fleurs jaunes avec un éperon plus court et moins recourbé. Ses fleurs et ses feuilles sont aussi plus grosses que celles de l'impatiente du Cap. À la différence de l'impatiente du Cap, l'impatiente à petites fleurs possède des fleurs jaune pâle, plus petites et un éperon droit. Ses feuilles sont plus grosses et plus finement dentées[1].
Impatiens capensis
L'impatiente du Cap (Impatiens capensis Meerb.) est une plante annuelle aux fleurs orangées, de la famille des Balsaminaceae, originaire d'Amérique du Nord, qui pousse dans les sites ombragés et humides tels que les bords de rivières ou de ruisseaux.