Les Malvaceae (Malvacées) sont une famille de plantes dicotylédones cosmopolite (absente uniquement des régions très froides), d'arbrisseaux, d'arbustes et d'herbes annuelles ou vivaces, plus rarement d'arbres, comprenant 4 225 espèces réparties en 244 genres[1].
Particulièrement abondante dans les régions tropicales d'Amérique du Sud, elle est représentée plus minoritairement dans les régions tempérées, particulièrement autour de la Méditerranée. Certaines régions, comme Madagascar ou l'archipel d'Hawaï possèdent de nombreux genres et espèces endémiques. La flore française ne possède environ que 25 espèces spontanées[2].
Parmi les espèces d'importance économique, on peut citer le cacaoyer (Theobroma cacao) qui donne le chocolat, le coton (Gossypium), le durian (Durio zibethinus) et le gombo (Abelmoschus esculentus). Parmi les plantes ornementales et utiles, on peut citer les genres[2] :
Toutes les Malvacées en France sont potentiellement comestibles, mais les plus consommées sont les lavatères et les mauves qui ne sont pas très goûteuses, mais sont abondantes et disponibles toute l'année[3].
Le nom français (mauve), les noms italiens et espagnols (malva), anglais (mallow), allemand (malve), arabe : ملوخية (mloukhiya), hébreu : מלוחיה (molokhia) dérivent tous de la racine malva, nom botanique de ces plantes qui désignait en latin différentes Malvacées. Son étymologie remonterait au grec ancien μαλάχη (malákhē) ou μολόχη (molókhē), grec moderne μολόχα (molóha), qui signifie mou ou amollir, allusion à la plante qui possède un limbe mou soutenu par des nervures palmées ou référence à ses qualités émollientes[4].
Le mot Malvacées date du XVIIIe siècle et dérive du latin malvaceus qui signifie « qui ressemble à la mauve ». Ce terme émane lui-même de Malva[5].
Les Malvaceae sont des arbrisseaux, arbustes ou des herbes annuelles ou vivaces, plus rarement des arbres généralement persistants des zones froides à tropicales, fait exceptionnel dans l'ordre. Tous les organes végétatifs sont recouverts d'un indument comportant souvent des poils étoilés plus ou moins rigides, ou des poils à base bulbeuse constituant des aiguillons. Les feuilles poilues, fréquemment polymorphes, sont en général alternes, simples et palmatilobées, palmatiséquées ou composées palmées (Ceiba, Bombax), entières à dentées, avec un limbe palmatinervuré. Lorsque les feuilles sont dentées, une nervure se termine à la pointe de chacune des petites dents du limbe : les dents des feuilles de type malvoïde sont une caractéristique des Malvaceae. Le pétiole des feuilles est souvent renflé aux extrémités avec des stipules caduques. Chez les Baobabs, ces feuilles tombent à la saison sèche qui peut durer 9 mois, afin de réduire les pertes d'eau[2]. Les deux faces de la feuille portent des stomates anomocytiques[6].
On trouve des cellules à mucilage isolées ou groupées pour former des poches lysigènes, d'où l'emploi de ces plantes comme légumes ou remèdes. Souvent des lacunes sécrétrices parcourent l'appareil végétatif. Parfois, le long des bordures des feuilles, des hydathodes assurent la guttation. Les organes jeunes ainsi que les pétioles et les feuilles n'ont que des fibres péricycliques en strates concentriques. Les tiges et les racines ont des fibres libériennes plus ou moins lignifiées, d'où leur emploi fréquent comme textile (fibres du genre Urena)[7].
Kapokier ou fromager, au tronc muni de racines contreforts.
Les fleurs sont solitaires ou groupées en inflorescences variables, axillaires ou terminales : cymes corymbiformes ou paniculiformes, fascicules, etc. Elles sont pentamères et actinomorphes, très exceptionnellement zygomorphes. Elles sont axillées par des bractéoles involucrales (de 3 à 13), faisant office de calicule.
Le calice affecte une préfloraison valvaire et possède 5 sépales libres ou connés. La corolle une préfloraison contortée à imbriquée, et se compose de 5 pétales libres ou fréquemment légèrement soudés à la base. Les Malvacées montrent un début de gamopétalie[8].
Caractéristique de cette famille, l'androcée monadelphe (du grec monos, seul, et d'adelphos, frère) : les étamines ont leurs filets soudés entre eux sur toute leur longueur, mais laissent les anthères libres au sommet et réduites à une loge, formant un tube staminal appelé colonne. Cette monadelphie est la conséquence de la superposition de trois phénomènes : méristémonie qui aboutit à la formation de 5 phalanges d'étamines ; soudure des étamines par leur filet en un tube (à l'opposition de la polyadelphie, les étamines se soudant en plusieurs faisceaux) ; segmentation de chaque étamine en deux demi-étamines, expliquant la présence des anthères uniloculaires (à déhiscence longitudinale). L'androcée gamostémone est diplostémone ou polystémone. La monadelphie a pu favoriser un plus grand allongement du tube staminal comme chez les Hibiscus, conduisant à l'établissement de relations avec des pollinisateurs différents comme des colibris ou des chauves-souris qui volent sur place devant la fleur[9].
La pollinisation est généralement de type entomophile, les plantes fournissant un nectar produit par la surface interne des sépales, elle peut être parfois anémophile, hydrophile, zoophile. Le pollen est épineux. Au niveau des carpelles, les botanistes observent le phénomène de méricarpellie, évolution parallèle à la méristémonie, ce qui entraîne chez les espèces évoluées un manque de place pour chacun des carpelles, aussi les loges sont devenues uniovulées. Ces carpelles (au moins 2, la pentacarpellie étant de règle), fermés, se transforment par subdivision en 5 phalanges de carpelles qui se soudent à la base des styles. L'ovaire supère, à placentation axile, est souvent recouvert d'écailles peltées. Les styles sont unis en une colonne centrale qui coulisse à l'intérieur du tube staminal, laissant les stigmates libres au sommet, d'où le nom de Columnifères donné par les anciens botanistes aux Malvales[10]. La protandrie favorise la pollinisation croisée mais l'autofécondation reste possible. Les ovules sont anatropes. Les fruits secs des espèces tropicales et primitives, qui ont conservé un ovaire à 5 carpelles individualisés, sont des capsules loculicides déhiscentes à 5 fentes ou des follicules. Chez les genres évolués, la complète fusion des carpelles donne un fruit schizocarpique, divisé en méricarpes (chaque loge se transforme en un seul akène)[11] libérant à maturité de nombreux akènes (polyakènes : verticille de nombreux akènes disposés en tranches d'orange)[12]. Les graines sans endosperme contiennent un albumen peu important et un gros embryon dont les deux cotylédons sont repliés. Réniformes, elles sont souvent couvertes de poils fins de cellulose, qui peuvent être disposés en touffes comme chez Gossypium. Elles ont peu ou pas d'albumen, et un embryon courbé ou droit[13].
La classification de Cronquist (1981) subdivisait cette famille en 4 familles (Bombacaceae, Sterculiaceae, Tiliaceae et Malvaceae stricto sensu), mais cette classification était basée sur des distinctions arbitraires et incohérentes[Lesquelles ?].
La classification phylogénétique APG III (2009) regroupe Bombacacées, Sterculiacées et Tiliacées au sein de la famille des Malvacées sensu lato laquelle forme un groupe monophylétique et augmente de fait considérablement le nombre de genres et d'espèces appartenant à cette famille.
Byttnerioideae : 26 genres, 650 espèces, pantropical, principalement en Amérique du Sud
Grewioideae : 25 genres, 770 espèces, pantropical
Sterculioideae : 12 genres, 430 espèces, pan-tropical
Tilioideae : 3 genres, 50 espèces, nord tempéré et Amerique centrale
Dombeyoideae : environ 20 genres, environ 380 espèces, paléotropical, principalement Madagascar et Mascareignes
Brownlowioideae : 8 genres, environ 70 espèces, principalement paléotropical
Helicteroideae : 8 à 12 environ, 10 à 90 espèces, tropical, principalement Asie du Sud-Est
Bombacoideae : 12 genres, 120 espèces, tropical, principalement Afrique and Amérique
Malvoideae : 78 genres, 1670 espèces, zones tempérées à tropicales
vrais Bombacoideae
Chiranthodendron et Fremontodendron
Quararibea, (Phragmotheca, Matisia)
Alyogyne (sauf Alyogyne cravenii)
Les genres les plus importants sont Hibiscus (300 espèces), Dombeya (225 espèces), Sida (200 espèces), Sterculia (150 espèces), Pavonia (150 espèces), Byttneria (132 espèces), Cola (125 espèces), Abutilon (100 espèces), Hermannia (150 espèces), Corchorus (100 espèces) … Tilia (45 espèces), Malva (40 espèces), Gossypium (39 espèces de Cotonniers), Lavatera (25 espèces). La flore française ne possède qu'environ 25 espèces spontanées, avec les genres Malva (7 espèces de Mauves), Lavatera (6 espèces de Lavatères), Althaea (4 espèces de guimauves), Tilia (2 espèces de Tilleuls et un hybride), Hibiscus (1 espèce), Malope (1 espèce)[2].
Selon Angiosperm Phylogeny Website (22 juin 2010)[15] :
Selon NCBI (22 juin 2010)[16] :
Selon DELTA Angio (19 juillet 2017)[17] :
Selon ITIS (19 juillet 2017)[18] :
Selon classification classique de Cronquist (1981) :
Les Malvaceae (Malvacées) sont une famille de plantes dicotylédones cosmopolite (absente uniquement des régions très froides), d'arbrisseaux, d'arbustes et d'herbes annuelles ou vivaces, plus rarement d'arbres, comprenant 4 225 espèces réparties en 244 genres.
Particulièrement abondante dans les régions tropicales d'Amérique du Sud, elle est représentée plus minoritairement dans les régions tempérées, particulièrement autour de la Méditerranée. Certaines régions, comme Madagascar ou l'archipel d'Hawaï possèdent de nombreux genres et espèces endémiques. La flore française ne possède environ que 25 espèces spontanées.
Parmi les espèces d'importance économique, on peut citer le cacaoyer (Theobroma cacao) qui donne le chocolat, le coton (Gossypium), le durian (Durio zibethinus) et le gombo (Abelmoschus esculentus). Parmi les plantes ornementales et utiles, on peut citer les genres :
Hibiscus, les Hibiscus, genre le plus important de la famille avec 300 espèces dont 'Hibiscus syriacus dit « althéa » ; Tilia, les Tilleuls, avec 45 espèces ; Alcea, dont la Rose trémière ; Althaea, dont la Guimauve ; Malva, les Mauves, avec 40 espèces ; Adansonia, les Baobabs, avec 8 espèces.Toutes les Malvacées en France sont potentiellement comestibles, mais les plus consommées sont les lavatères et les mauves qui ne sont pas très goûteuses, mais sont abondantes et disponibles toute l'année.