Wasmannia auropunctata (aussi appelée petite fourmi de feu ou fourmi électrique, en raison de sa piqûre très urticante) est une espèce de fourmis invasives pouvant former des supercolonies. Originaire de l'Amérique du sud, elle se trouve aujourd'hui sur la majorité des continents.
Elle ne doit pas être confondue avec Linepithema humile, aussi appelée « fourmi d'Argentine ».
Des chercheurs français et suisses expliquent la stratégie reproductive par clonage de Wasmannia auropunctata. Dans ce mode de reproduction jamais observé auparavant, les mâles sont les clones de leur père et les reines sont les clones de leur mère.
« Chez la plupart des espèces de fourmis, les reines fabriquent deux types d'œuf », explique Denis Fournier, premier auteur de l'étude et chargé de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) de Belgique. « Certains, dits haploïdes, non fécondés, produisent des mâles tandis que d'autres, dits diploïdes, sont fécondés et produisent soit des reines, soit des ouvrières ». Mais chez la petite fourmi de feu, les reines ont, peu à peu, appris à se passer de la semence des mâles pour engendrer d'autres reines, transmettant ainsi la totalité de leur patrimoine génétique à la génération suivante de femelles reproductrices.
Du coup, les mâles ne transmettent plus leurs gènes qu'aux ouvrières, qui, stériles, ne peuvent assurer la pérennité de ce patrimoine génétique. Pour contrecarrer cet « hégémonisme génétique » des reines, les mâles ont dû ruser. Les mâles fécondent les ovules haploïdes et une fois la fécondation effectuée, l'ADN du mâle élimine celui de la femelle. L'œuf en question engendre, en définitive, un clone du mâle l'ayant fécondé.
Chez Wasmannia auropunctata, tout ou presque se passe donc comme si les mâles et les femelles appartenaient à deux espèces différentes. Cependant, même si ce divorce, consommé de longue date, les place sur deux branches distinctes de l'arbre de l'évolution, mâles et reines ont malgré tout besoin l'un de l'autre. Leurs gènes se mêlent pour engendrer les ouvrières. Bien que stériles, ces dernières n'en assurent pas moins l'organisation sociale de l'espèce et le bon fonctionnement des colonies.
Sans être finaliste, on pourrait y voir une des explications du fait que, bien que pourvues d'ailes dans leur jeunesse, les reines et les mâles ne font jamais de vol nuptial. De plus, il a été montré que les reines survivent mal sans l'aide de quelques ouvrières (qui n'ont pas d'ailes).
Depuis son introduction au Gabon par des agronomes dans les années 1920, Wasmannia auropunctata envahit maintenant plusieurs pays d'Afrique centrale et menace la biodiversité.
Une enquête a été conduite sur sa distribution actuelle au Cameroun. Des nids ont été récoltés dans chaque localité infestée et élevés en laboratoire pendant un mois. Des tests d'agressivité consistant à des confrontations une à une des ouvrières provenant de mêmes nids, de même localités ou de localités différentes ont été conduits dans des boîtes de Petri (Ø = 1,5 cm). Les observations ont été faites sous une loupe binoculaire (x16). Pendant cinq minutes, les comportements prédéfinis ont été enregistrés et classés selon une échelle d'agressivité croissante à quatre niveaux : 1 = contact fortuit, antennation brève, antennation mutuelle, rester immobile au contact d'un congenère, trophallaxie, 2 = antennation prolongée, poursuite, évitement, 3 = saisie, 4 = combat, agrippement. Les résultats obtenus montrent que la zone infestée par W. auropunctata s'est étendue d'environ 120 km et 300 km respectivement vers le sud et le nord de la zone d'introduction. L'agressivité a été absente à l'intérieur du même nid, faible à l'intérieur d'une même localité et entre les localités. Ces résultats indiquent qu'une seule super-colonie existe au Cameroun[1].
La Nouvelle-Calédonie a été contaminée avant les années 60 et aucun plan de lutte n'a jamais été mis en place. Elle est entièrement contaminée, y compris les îles Loyauté au Nord et les ilots périphériques du "Caillou" (La grande île)[2]. La contamination déborde sur les îles les plus proches de l'archipel voisin du Vanuatu. Il n'existe toujours aucun plan de lutte en Nouvelle-Calédonie.
Sur place, on remarque depuis quelques années qu'elle recule devant une autre fourmi envahissante, une fourmi noire, Pheidole megacephala dite Fourmi à Grosse Tête, mais ceci n'est constaté que dans les zones sèches : les zones humides à végétation foisonnante restent interdites.
La Polynésie est constituée de 120 îles et atolls et possède un climat plus humide que la Nouvelle-Calédonie.
Découverte officiellement mi-2004 sur Tahiti, Wasmannia auropuncata y est certainement arrivée au début des années 90. Elle n'y a probablement pas été introduite volontairement, mais elle s'y étend depuis. Son expansion est désormais en cours de description et de début de contrôle car, comme ailleurs, elle menace la biodiversité locale et les économies touristique et agricole.
Les animaux de compagnie et le bétail font déjà les frais de ses attaques : la petite fourmi de feu provoque, en piquant les yeux, la kératite de Floride, une maladie incurable pouvant aller jusqu'à provoquer la cécité.
En Polynésie en 2009, l'île de Tahiti semble être la seule contaminée mais les recherches systématiques de 2008-2009 n'ont concerné que cette île et sa voisine, Moorea, sur les 120 de l'archipel. La presse locale a rapporté fin 2006 l'interception d'un catamaran contaminé en provenance de Tahiti, interception réalisée dans le port d'Uturoa (île de Raiatea) par les agents du service phytosanitaire. Il y a donc tout lieu d'être prudent quant à l'état réel de la contamination de la Polynésie.
Cet insecte est représenté par sept sous-espèces :
Wasmannia auropunctata (aussi appelée petite fourmi de feu ou fourmi électrique, en raison de sa piqûre très urticante) est une espèce de fourmis invasives pouvant former des supercolonies. Originaire de l'Amérique du sud, elle se trouve aujourd'hui sur la majorité des continents.
Elle ne doit pas être confondue avec Linepithema humile, aussi appelée « fourmi d'Argentine ».