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Coelotes terrestris

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Coelotes terrestris, le coelote terrestre[1], est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Agelenidae[2].

Distribution

Coelotes terrestris se rencontre en Europe[2].

Le coelote terrestre est présent en Europe moyenne mais absent au Nord et au Sud[3]. On le rencontre de la Grande-Bretagne[4] jusqu'au sud des Pyrénées en Espagne[5] pour la partie occidentale de sa répartition et jusqu'à l'ouest de l'Ukraine[6],[7] et la Turquie[8] pour la partie orientale. Dans cette aire, Coelotes terrestris est présent en Allemagne[9], en Autriche[10], en Belgique[11], en Bulgarie[12], au Danemark[13], en France[3], en Hongrie[14], au Luxembourg[15],[16], en Macédoine[17], aux Pays-Bas[18], en Pologne[19], en Roumanie[20], en Slovaquie[21], en Slovénie[22], en Suisse[23] et en Tchèquie[24],[25].

Il est absent d'Irlande[4], d'une grande partie de la péninsule ibérique[5] et d'Italie[26].

Habitat

Coelotes terrestris est une espèce qui apprécie plutôt les milieux humides et peu lumineux de montagne ou de collines et vit quasi exclusivement en forêt[5].

Dans les forêts, elle colonise les pierres, les souches et la litière[3] et elle affectionne également les sols moussus[27]. Elle peut également occuper les boisements de feuillus plus secs[28]. On trouve également cette espèce dans les steppes[3] et les landes peu ensoleillées[3] comme les monts d'Arrée en Bretagne[3],[29] mais également dans les prairies[21] et les zones humides[30].

L'espèce est principalement présente à des altitudes inférieures à 900 m[5] bien qu'elle ait été observée à 1 200 m en Europe centrale[31] et jusqu'à 1 550 m dans les Pyrénées[32].

Description

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Coelotes terrestris
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Coelotes terrestris d'Allemagne

La femelle mesure de 10 à 14 mm et le mâle de 8 à 10 mm[3].

Les pattes et le céphalothorax sont brun foncé. L'abdomen est noir velouté avec des taches claires en forme de chevrons[3].

Coelotes terrestris a le même aspect qu’un Amaurobius mais ses filières antérieures sont développées et ne sont pas des plaques (cribellum). On compte sept espèces dans le genre Coelotes en France, et trois autres dans des genres très proches (Inermocoelotes et Pireneitega) et l’observation des pièces génitales est indispensable pour identifier les espèces[3].

Coelotes terrestris est très similaire à Coelotes atropos. Il s'en distingue par un abdomen plus sombre et une bande longitudinale centrale antérieure plus claire, par la forme des palpes pour les mâles, et notamment par les bords latéraux foncés des épigynes qui forment un carré pour les femelles[4].

Comportement

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Coelotes terrestris
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Coelotes terrestris

Toile

Coelotes terrestris est une espèce terricole[33] qui tisse une toile très peu étendue de quelques centimètres[3] à 20 cm[33] d'extension, en prolongement d’une longue retraite en forme de tube qui se prolonge au sol sous une pierre, une branche ou dans la végétation[3] ou jusqu'à plusieurs centimètres sous la surface du sol[33],[34].

Prédation et alimentation

Cette espèce chasse la nuit et capture de nombreux coléoptères comme des Carabidae[34], diptères[34], cloportes ou mille-pattes[3]. Les proies qui s’aventurent sur la toile sont mordues puis entraînées dans la retraite[3]. Contrairement à d'autres petites araignées dont les chélicères ne peuvent pénétrer l'épaisse cuticule des coléoptères, Coelotes terrestris présente un comportement prédateur spécialisé en mordant les coléoptères dans la membrane inter-segmentaire[27],[35].

Cycle de vie

Les femelles sont présentes du printemps à l’automne et les adultes mâles en fin d’été[3]. Le cycle est annuel pour le mâle et biannuel pour la femelle[36].

Lors de la période de ponte, en juin-juillet, la femelle élargit sa retraite et dépose son cocon, contenant de 30 à 70 œufs[33], dans cet espace étendu[3]. Les jeunes éclosent après trois à quatre semaines d'incubation[33]. La mère reste avec sa progéniture qu'elle nourrit avec des proies régurgitées ou mises à disposition. Ce comportement maternel est assez notable puisqu'il ne concernerait qu'une vingtaine d'espèces d'araignées sur les 40000 connues[37]. Les jeunes chassent ensuite dans le nid et en développent la construction. Parfois, la femelle meurt aux premiers froids de l’hiver et est dévorée par ses petits[3] qui restent dans le nid et qui ne se disperseront qu’après la fin de l’hiver[3],[33].

Coelotes terrestris peut cependant résister à des températures hivernales de −6 °C[38].

Systématique et taxinomie

Cette araignée a été décrite sous le protonyme Aranea terrestris[39]. Les espèces Amaurobius subterraneus Koch, 1837 et Amaurobius tigrinus Koch, 1837 ont été placées en synonymie avec Coelotes terrestris.

Publication originale

  • Wider, 1834 : Arachniden Zoologische miscellen. Museum Senckenbergianum, Abhandlungen aus dem Gebiete der beschreibenden Naturgeschichte, vol. 1, p. 197-282 (texte intégral).

Notes et références

  1. Canard & Rollard, 2015 : À la découverte des Araignées: Un guide de terrain pour comprendre la nature. Dunod, p. 1-192.
  2. a et b WSC, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Canard, 2014 : Fiche descriptive : Coelotes terrestris (Wider, 1834). Muséum national d’Histoire naturelle, Inventaire National du Patrimoine Naturel. (Fiche INPN)
  4. a b et c Roberts, 1985 : The Spiders of Great Britain and Ireland. vol. 1. Brill, Leiden, p. 1-233.
  5. a b c et d de Castro & Ferrandez, 1998 : Coelotes terrestris (Wider, 1834) (Araneae: Agelenidae) nueva especie para la fauna ibérica. MUNIBE (Ciencias Naturales - Natur Zientziak). vol. 50, p. 47-54. (texte intégral).
  6. Фeдopяк, 2002 : Видовий склад та аналіз структури населення павуків (Arachnida, Aranei) прибережних біотопів с.Долiшній Шепіт Вижницького району (Чернівецька обл.). НАУКОВІ ОСНОВИ ЗБЕРЕЖЕННЯ БІОТИЧНОЇ РІЗНОМАНІТНОСТІ, vol. 4, p. 157-163 (texte intégral).
  7. Гірна, 2013 : ФАУНА ПАВУКІВ (ARANEI) ЛІСОВИХ ЕКОСИСТЕМ ВЕРХНЬОДНІСТРОВСЬКИХ БЕСКИДІВ (УКРАЇНСЬКІ КАРПАТИ). Вісник Львівського університету. Серія біологічна, vol. 62, p. 133-139.
  8. Bayram, Kunt & Danişman, 2017 : The checklist of the spiders of Turkey. Version, 2017
  9. Catley, 1992 : Supercooling and its ecological implications in Coelotes atropos (Araneae, Agelenidae). The Journal of Arachnology, vol. 20, p. 58-63.
  10. Milasowszky, Hepner, Waitzbauer & Zulka, 2015 : The epigeic spider fauna (Arachnida: Araneae) of 28 forests in eastern Austria. Biodiversität und Naturschutz in Ostösterreich - BCBEA, vol. 1, p. 135–163. (texte intégral).
  11. Gurdebeke, Neirynck & Maelfait, 2000 : Population genetic effects of forest fragmentation in Flanders (Belgium) on Coelotes terrestris (Araneae: Agelenidae) as revealed by allozymes and RAPD. Proceedings of the 18th European Colloquium of Arachnology, Stará Lesná, 1999. Ekológia (Bratislava), vol. 19, supplement 3/2000, p. 87-96.
  12. Deltshev, 1990 : A critical review of genus Coelotes Blackwall in Bulgaria with description of a new species (Coelotes drenskii sp. n., Araneae, Agelenidae). Acta Zoologica Bulgarica, vol. 40, p. 29-44.
  13. Horvath, Elek & Lövei, 2014 : Compositional changes in spider (Araneae) assemblages along an urbanisation gradient near a Danish town. Bulletin of Insectology, vol. 67, no 2, p. 255-264. (texte intégral).
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  15. Hermann, 1998 : Die Spinnen (Araneae) ausgewählter Halbtrockenrasen im Osten Luxemburgs. Bulletin de la Société des naturalistes luxembourgeois, vol. 99, p. 189-199 (texte intégral).
  16. Weber, 2013 : Die Höhlenfauna Luxemburgs. Musée national d’histoire naturelle, Luxembourg, Ferrantia, vol. 69, p. 1-408.
  17. Blagoev, 2002 : Check List of Macedonian Spiders (Araneae). Acta Zoologica Bulgarica, vol. 54, no 3, p. 9-36.
  18. van Helsdingen, 1999 : Catalogus van de nederlandse spinnen (Araneae). Nederlandse Faunistische Mededelingen, vol. 10, p. 1-189 (texte intégral).
  19. Starega & Kupryjanowicz, 1996 : Beitrag zur Kenntnis der Spinnen (Araneae) des Gorce-Gebirges. Fragmenta Faunistica, vol. 39, no 21, p. 313-328 (texte intégral).
  20. Fetyko & Urak, 2004 : A new genus and new species in the Romanian spider fauna (Arachnida: Araneae) from the Gura Zlata (Retezat National Park, Romania). Travaux du Muséum National d’Histoire Naturelle "Grigore Antipa", vol. 46, p. 7-13 (texte intégral).
  21. a et b Žila & Gajdoš, 2015 : Spiders (Araneae) of non-forest habitats at the Ulicska valley. Folia faunistica Slovaca, vol. 20, no 1, p. 13-26 (texte intégral).
  22. Candek, Gregoric, Kostanjšek, Frick, Kropf & Kuntner, 2013 : Targeting a portion of central European spider diversity for permanent preservation. Biodiversity Data Journal, vol. 1, p. 1–98 (texte intégral).
  23. Muff, Schmidt, Frick, Nentwig & Kropf, 2007 : Spider (Arachnida: Araneae) distribution across the timberline in the Swiss Central Alps (Alp Flix, Grisons) and three morphologically remarkable species. Arachnologische Mitteilungen, vol. 34, p. 16-24 (texte intégral).
  24. Buchar & Ružicka, 2002 : Catalogue of spiders of Czech Republic. Peres, Praha.
  25. Kurka, 1994 : The fauna of Bohemian peatbogs. Spiders (Araneida) of two peatbogs in the Sumava mountains. Acta Musei Nationalis Pragae, Series B, Historia Naturalis, vol. 50, no 1/4, p. 93-106 (texte intégral).
  26. Pantini & Isaia, 2014 : Checklist of the Italian spiders (Version December 2014). Museo Civico di Scienze Naturali “E. Caffi”, Bergamo, p. 110 (texte intégral).
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  28. GRETIA, 2010 : Hierarchisation des ZNIEFF Des Pays de la Loire. Définition de sites prioritaires pour les invertébrés. Rapport pour la DREAL Pays de la Loire, p. 1-43 (texte intégral).
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  37. Foelix, 2011 : Biology of Spiders. Oxford University Press, USA, p. 1-419.
  38. Wieser, 2012 : Effects of Temperature on Ectothermic Organisms: Ecological Implications and Mechanisms of Compensation. Springer Science & Business Media, p. 1-300.
  39. Wider, 1834 : Arachniden Zoologische miscellen. Museum Senckenbergianum, Abhandlungen aus dem Gebiete der beschreibenden Naturgeschichte, vol. 1, p. 197-282 (p. 215).
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