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Citrus halimii ( French )

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Citrus halimii, kadangsa papeda[1] ou cédrat des montagnes est un agrume sauvage (Rustaceae) peu fréquent des forêts tropicales d'Asie du Sud-Est (Malaisie,Thaïlande, nord de Bornéo[2], peuplements insulaires isolés en Indonésie)[3]. Sa découverte date de 1902[4], il n'a été identifié comme une nouvelle espèce que 70 ans plus tard, la première description date de 1973 dans Biotropica[5] par Stone et al. qui en font une sous famille d'Aurantioideae[6].

Les fruits de cet agrumes non cultivé n'ont pas d'importance commerciale[7]. « Il est très mal étudié, en partie parce qu'il est difficile à trouver » écrit citruspages[1].

Dénomination

Il doit son nom du sultan de Malaisie Abdul Halim Muadzam Shah (1927-2007). En thaï ส้มจี๊ดใต้ (S̄̂m cī́d tı̂) Som chit tai, kumquat du Sud[3]. En malais: limau kadangsa (buâ kadangsa est une sorte de pomelo en malais[8]), limau kedut kera littéralement citron ridé des singes[9]

La fiche de l'UCR Citrus Variety Collection (qui a reçu la plante en 1971) nomme cette plante cédrat des montagnes (Mountain citron)[10] sachant qu'il n'est pas pas un cédrat (C. medica). John H. Wiersema et Blanca León (2016) ont imaginé qu'il est un hybride de kumquat et de cédrat (C. medica)[11]. En revanche, il s'agit bien d'une plante d'altitude en Thaïlande, à Nakhon Si Thammarat et Yala, il pousse sur des pentes raides et des crêtes de la forêt tropicale, de 900 à 1 800 m[12].

Description

La plante et le fruit

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on trouve quelques rares kadangsa papeda au sud de la Thaïlande, dans les hauteurs de Nakhon Si Thammarat

L'arbre peut atteindre 6 m de haut, le feuillage est persistant, le fruit subglobuleux à légèrement piriforme mesure 5 à 7 cm de diamètre, il est jaune foncé à maturité, sa pulpe est faite de vésicules verdâtres à jaunâtres, peu juteuses, acides. Beaucoup de graines qui peuvent mesurer jusqu'à 2 cm de long[3] leur teneur en eau est remarquable (16,6 %), la cryoconservation de axes embryonnaires est aisée[13]. Ces graines donnent une organogenèse directe abondante qui est favorable à la reproduction de cet agrume sauvage et à la reproduction in vitro[14].

Une description sur base génétique et l'analyse de l'huile essentielle a été publiée en 2022 par François Luro et al. (CIRAD, INRAE, San Giuliano) qui reprennent le nom de cédrat des montagnes. Selon ces auteurs Citrus halimii n'est pas un hybride interspécifique mais une véritable espèce d'agrume sauvage (il est faiblement hétérozygote), qui proviendrait de l'évolution d'un isolat de population ancestrale commune avec les kumquats (Fortunella sp.)[15]. Cette filiation avec les kumquats avait été mise en évidence par Xiao-Ming Pang et al. (2006) qui n'en ont pas fait une 4éme espèce de base à côté de celles qui se sont éloignées de Citrus, à savoir Poncirus, Microcitrus et Eremocitrus [16].

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le cultivar Pompia de cédrat ressemble en beaucoup plus gros à C. Halimii, d'où l'idée qu'il s'agirait d'un cédrat.

Huile essentielle

L'analyse directe de la cire foliaire épicuticulaire par Paul Gerhard Guelz et al. (1987) avait fait état de singularités: tri-terpénols, lupenol, α et β amyrine[6]. Celle de l'huile essentielle se singularise par la forte présence (8,7 % dans l'extrait de feuille) de germacrène d -8-one, ce sesquiterpène est commun et abondant chez les Burseraceae et le genre Commiphora (qui donne la myrrhe)[17], mais jusqu'ici absent chez les agrumes. Ce qui permet aux chercheurs de confirmer l'hypothèse faite dès 1976 par Rainer W. Scora et al.[18] de l'évolution séparée d'une population isolée depuis longtemps[15]. Un dérivé de dihydrochalcone la 3′,5′-di- C -β-glucopyranosylphlorétine est également présent dans le zeste du fruit de cet agrume, mais il le partage avec le calamondin (C. madurensis), la population mère de ces deux espèces pourrait être un hybride naturel entre les genres Citrus et Fortunella (Kazunori Ogawa et al. 2001)[19].

Ces caractéristiques ne la protège pas pour autant du psylle asiatique des agrumes (Diaphorina citri)[20].

Utilisation

En Malaisie, l'écorce du fruit serait utilisée comme assaisonnement[12].

Notes et références

  1. a et b « Papedas / Citrus Pages », sur citruspages.free.fr (consulté le 15 mars 2022)
  2. Benjamin C. Stone et David T. Jones, « New and Noteworthy Rutaceae: Aurantioideae from Northern Borneo. Studies in Malesian Rutaceae, V », Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 140, no 2,‎ 1988, p. 267–274 (ISSN , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  3. a b et c « พืชเด่นประจำเดือน », sur web.archive.org,‎ 17 juillet 2011 (consulté le 15 mars 2022)
  4. (en) Robert Prescott-Allen et Christine Prescott-Allen, Genes from the Wild: Using Wild Genetic Resources for Food and Raw Materials, Routledge, 5 novembre 2013 (ISBN 978-1-134-06141-9, lire en ligne)
  5. Benjamin C. Stone, J. Brian Lowry, R. W. Scora et Kwiton Jong, « Citrus halimii: A New Species from Malaya and Peninsular Thailand », Biotropica, vol. 5, no 2,‎ 1973, p. 102–110 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  6. a et b Paul Gerhard Guelz, Rainer W. Scora, Edith Mueller et Franz Josef Marner, « Epicuticular leaf waxes of Citrus halimii Stone », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 35, no 5,‎ septembre 1987, p. 716–720 (ISSN et , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  7. (en) P. K. Ray, Breeding Tropical and Subtropical Fruits, Springer Science & Business Media, juin 2002 (ISBN 978-3-540-42855-8, lire en ligne)
  8. (it) « Pagina:Salgari - Il Fiore delle Perle.djvu/286 - Wikisource », sur it.wikisource.org (consulté le 15 mars 2022)
  9. « Mindat.org », sur www.mindat.org (consulté le 15 mars 2022)
  10. « halimii_3780 », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le 15 mars 2022)
  11. (en) John H. Wiersema et Blanca León, World Economic Plants: A Standard Reference, Second Edition, CRC Press, 19 avril 2016 (ISBN 978-1-4665-7681-0, lire en ligne), p. 179
  12. a et b « พืชเด่นประจำเดือน », sur www.dnp.go.th (consulté le 15 mars 2022)
  13. (en) M. N. Normah et M. N. Siti Dewi Serimala, « Cryopreservation of Seeds and Embryonic Axes of Several Citrus Species », dans Basic and Applied Aspects of Seed Biology: Proceedings of the Fifth International Workshop on Seeds, Reading, 1995, Springer Netherlands, coll. « Current Plant Science and Biotechnology in Agriculture », 1997 (ISBN 978-94-011-5716-2, DOI , lire en ligne), p. 817–823
  14. (en) M. N. Normah, S. Hamidah et F.D. Ghani, « Micropropagation of Citrus halimii – an endangered species of South-east Asia », Plant Cell, Tissue and Organ Culture, vol. 50, no 3,‎ 1er septembre 1997, p. 225–227 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  15. a et b (en) François Luro, Clémentine Baccati, Mathieu Paoli et Elodie Marchi, « Phylogenetic and taxonomic status of Citrus halimii B.C. Stone determined by genotyping complemented by chemical analysis of leaf and fruit rind essential oils », Scientia Horticulturae, vol. 299,‎ 1er juin 2022, p. 111018 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  16. (en) Xiao-Ming Pang, Chun-Gen Hu et Xiu-Xin Deng, « Phylogenetic relationships within Citrus and its related genera as inferred from AFLP markers », Genetic Resources and Crop Evolution, vol. 54, no 2,‎ 1er mars 2007, p. 429–436 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  17. (en) Koji Noge et Judith X. Becerra, « Germacrene D, A Common Sesquiterpene in the Genus Bursera (Burseraceae) », Molecules, vol. 14, no 12,‎ décembre 2009, p. 5289–5297 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  18. (en) Rainer W. Scora, Junji Kumamoto, Asim Esen et Benjamin C. Stone, « A phytochemical investigation of Citrus halimii », Biochemical Systematics and Ecology, vol. 4, no 4,‎ 1er janvier 1976, p. 255–258 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  19. (en) Kazunori Ogawa, Akemi Kawasaki, Mitsuo Omura et Toshio Yoshida, « 3′,5′-Di-C-β-glucopyranosylphloretin, a flavonoid characteristic of the genus Fortunella », Phytochemistry, vol. 57, no 5,‎ 1er juillet 2001, p. 737–742 (ISSN , DOI , lire en ligne, consulté le 15 mars 2022)
  20. (en) Jawwad A. Qureshi et Philip A. Stansly, Asian Citrus Psyllid: Biology, Ecology and Management of the Huanglongbing Vector, CABI, 11 juin 2020 (ISBN 978-1-78639-408-8, lire en ligne), p. 79
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Citrus halimii: Brief Summary ( French )

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Citrus halimii, kadangsa papeda ou cédrat des montagnes est un agrume sauvage (Rustaceae) peu fréquent des forêts tropicales d'Asie du Sud-Est (Malaisie,Thaïlande, nord de Bornéo, peuplements insulaires isolés en Indonésie). Sa découverte date de 1902, il n'a été identifié comme une nouvelle espèce que 70 ans plus tard, la première description date de 1973 dans Biotropica par Stone et al. qui en font une sous famille d'Aurantioideae.

Les fruits de cet agrumes non cultivé n'ont pas d'importance commerciale. « Il est très mal étudié, en partie parce qu'il est difficile à trouver » écrit citruspages.

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